29 avril 2007

FRANCE : De la langue aux "Non-Aryens" demain ?

DE LA LANGUE AUX « NON-ARYENS » DEMAIN ?

TOUS A NOS LANGUES RESPECTIVES :
LE TOP EST DONNE PAR LA FRANCE DROITIERE

Un débat ouvert et à enrichir

Il n'y a pas au monde un seul pays où il n'y a pas d'étrangers. Partout où il y a un être humain, il y a un étranger. Partout, à travers le monde, sur tous les continents, dans tous les pays, on rencontre des Français et des personnes de diverses nationalités.

A travers le discours de M. Nicolas Sarkozy, il est facile de comprendre que, selon lui, les malheurs de la France, le chômage, seraient du fait des étrangers, des immigrés. Soit. Mais au regard de la tournure que prend la situation, comment fera-t-on pour reconnaître dans la rue celle ou celui qui est immigré et celle ou celui qui ne l'est pas ? Dans ce pays, il y a des Noirs, des Arabes, des Jaunes et autres Bronzés Français. On dit que ce sera la tâche de la Police et la Gendarmerie pour débusquer les « indésirables ».

Seulement voilà, les Policiers et les Gendarmes sont aussi des êtres humains. Avec l'avalanche des lois déjà existantes, ils sont déjà débordés. Pour leur faciliter la tâche, ne serait-il pas plus judicieux, comme cela s'est fait il n'y a pas très longtemps, d'instaurer un système qui puisse faire en sorte que l'étranger vivant en France soit facilement repérable et reconnaissable dans la rue, et éviter ainsi aux autres les tracasseries policières inutiles ?

Cela étant, ne serait-il pas préférable qu'on délivre à tous les étrangers ou immigrés des badges jaunes ou rouges sur lesquels sera imprimée la lettre « E » comme étranger bon à expulser ou « I » comme immigré, être indésirable ? Ce qui les distinguerait des autres Noirs, Jaunes et Arabes qui, eux, sont Français, à moins qu'on mette tout le monde dans le même sac, et peu importe qu'ils soient Français ou pas, le seul critère étant la couleur de leur peau. La solution la plus facile à ce problème épineux est qu'il faut donc que tous les étrangers, tous les immigrés se mettent à porter sur leurs habits un badge frappé d'un « E » ou d'un « I ». Ce badge peut être métallique ou plastifié (style pin's) ou en tissu, avec la lette « E » ou « I » imprimée en rouge ou jaune.

Tout être humain ayant décidé de vivre dans un pays autre que le sien propre où il est né est obligé d'apprendre et de savoir parler, lire et écrire la langue du pays qui l'a accueilli. Cela est aussi vieux comme le monde.

Mais que cette nécessité soit un programme ou un thème de campagne électorale, cela devient inquiétant, très inquiétant. Non pas seulement pour ceux qui vivent en France métropolitaine et dans ses DOM-TOM (colonies déguisées), mais aussi et surtout pour les Français qui aiment voyager, qui aiment élire domicile aux quatre coins du monde, où ils se trouvent souvent en terrain ou territoire conquis.

Devant cette surenchère, je ne crains qu'une chose : « la réponse du berger à la bergère » ou « l'arroseur arrosé ». Je crains simplement que l'arroseur ne soit arrosé à son tour. Ceci dit, pourquoi les Chinois, les Japonais, les Russes, les australiens, les Néo-Zélandais, les Danois, les Allemands, les Suédois, les Finlandais, pour ne citer que ceux-là, n'exigeraient-ils pas, à leur tour, des Français d'apprendre leurs langues depuis la France avant de partir y vivre ? Pourquoi les Africains n'exigeraient-ils pas qu'un Européen en général, et un Français en particulier, apprenne depuis son pays, le lingala, le kikongo, le wolof, le mandingue, le swahili, l'arabe, le sango, etc., avant d'émigrer dans les pays où ces langues sont pratiquées ?

Hier, la France a décidé et imposé la Carte de séjour et le visa obligatoire à tous les ressortissants des pays pauvres en particulier. La mesure s'est généralisée partout, même si les Consulats africains les délivrent avec beaucoup plus de condescendance, de facilité aux occidentaux qu'ils n'en délivrent, eux, surtout aux Noirs et aux Arabes, avec la même promptitude.

Aujourd'hui, après les visas, c'est au tour de la langue, notamment le français. Demain, après la langue ce sera autour de la couleur de la peau. Demain, on demandera aux non-Blancs de devenir d'abord Blanc avant d'émigrer vers les pays des Blancs. Et l'inverse sera aussi possible. Les Noirs et les Arabes demanderont aussi aux Blancs de se faire Noirs ou Basanés pour prétendre vivre dans un pays non-européen. Ainsi, des « NON-BLANCS » on passera aux « NON-ARYENS », comme aux siècles derniers. Pourquoi, comme sous la IIIème République, ne pas faire réimprimer des timbres-poste sur lesquels sera imprimée la mention : « SAUVONS LA RACE » ?

Le débat que vient de soulever M. Nicolas SARKOZY est un faux débat. Cependant le problème qu'il pose est dangereux pour l'humanité, car au-delà de son exigence se profile et se cache une arrière-pensée, un « NON-DIT » mal camouflé, tellement il est limpide. Il se résume par une simple phrase : LA CULTURE DE LA HAINE DE L'AUTRE ou LE REJET DE L'AUTRE qui, elle, risquera d'entraîner ou d'engendrer des comportements inacceptables et très regrettables. Dommage que la France, le pays des Lumières, la Patrie des Droits de l'Homme en soit réduite à ce point ! Mais une question tout de même, la langue française serait-elle en perte de vitesse ?

Tous les grands-parents et parents de M. SARKOZY savaient-ils tous parler, lire et écrire le Français avant d'émigrer et de débarquer en France ?

Le pire, dans tout ça, est que c'est comme ça que ça commence.

Hier encore, on est parti de l'exclusion des « Non-Blancs » à la barbarie institutionnalisée avec la destruction des Indiens, l'anéantissement des Noirs dont on a fait une marchandise. Puis on réactualisera le poids idéologique de la suprématie blanche (exclusion des « non-Blancs » et des « non-Aryens »). Le politique qui devrait éduquer son peuple et lui dire que l'homme est universel, qu'il est interdit d'exclure, de rejeter l'autre, est le premier à sacraliser cet interdit. D'ailleurs le thème de la génétique n'est pas innocent. Il a été employé, utilisé à dessein. A ce rythme et au train où vont les idées, demain on répétera qu'un Noir ou un Arabe n'est pas un être humain, un homme. On reviendra aux vieilles recettes des XIIIème et XIVème siècle.

M. SARKOZY a sa langue, mais pas toutes les matières premières dans son pays. Il n'a que des idées. Et demain, si ces autres peuples qu'il répugne et dont il refuse de reconnaître les souffrances et les atrocités subies refusaient de parler sa langue et lui disaient qu'avant d'exploiter nos richesses, il faut d'abord apprendre nos langues ? Soulèvera-t-il des armadas, des troupes et des blindés pour aller mâter ces « insoumis » et ces « sauvages » ? Car c'est avec ces vocables qu'on les désignera, comme par le passé.

En tout cas, j'ai la faiblesse de penser que cette affaire de la langue soulevée par le candidat à la présidence française de 2007 est une affaire qui risquera d'aller plus loin et risquera de poser ou entraîner d'autres problèmes auxquels son géniteur n'a certainement pas pensé. J'ose tout de même espérer qu'il a mesuré toute son ampleur.

Pour éviter les hordes de Nègres aux frontières de la France…

En posant le problème de la langue qui serait un handicap majeur pour certaines catégories humaines, M. Sarkozy voudrait par là essayer d'endiguer le problème de l'immigration. Quoi de plus normal que de vouloir réguler le flux migratoire, même si depuis la nuit des temps l'homme a toujours voyagé et qu'il est un éternel immigré.

Le disant, nous savons tous que les premiers visés, ce sont les Arabes et les Noirs d'Afrique, ces indésirables dont les parents ont versés leur sang pour un pays qui ne les reconnaît plus, un pays ingrat.

M. SARKOZY omet volontairement qu'il existe, encore aujourd'hui, ce que les Africains appellent « LE PACTE COLONIAL ». Récemment, il a reçu les barons de la Françafrique, les piliers de ce pacte colonial. Mais qu'est-ce que c'est le pacte colonial pour lequel il ne dit mot ni ne dénonce?

Le pacte colonial , selon l'Encyclopédie Universelle Larousse, est un répondant « de la conception mercantiliste de la colonisation qui visait à l'enrichissement de la métropole. Il stipulait : l'interdiction totale ou partielle du marché colonial aux produits étrangers ; l'obligation d'exporter les produits coloniaux exclusivement ou principalement vers la métropole ; l'interdiction, par la colonie, de produire des objets manufacturés, son rôle économique se bornant à celui de productrice de matières premières et de débouché commercial ; le traitement de faveur accordé par la métropole aux produits coloniaux, accompagné d'une aide politique, militaire, culturelle et souvent économique, fournie par la métropole. » (1)

Ce pacte depuis la fin officielle de la colonisation s'est transformé en un étatisme qui a perturbé tous les sens des Africains des pays dits « anciennes colonies françaises » qui, aujourd'hui, sont à la recherche d'un sens à donner à leur existence individuelle et collective. La guerre absurde que leur mène la France est fondée sur l'idée tout aussi absurde que l'Etat ivoirien, par exemple, est géré par des hommes incapables de défendre et protéger les intérêts français en Côte d'Ivoire. On a beau réfléchir sur le sens à donner à un reproche, il est impossible d'en trouver un qui soit rationnel. Peut-on pour autant se résoudre à l'absence de sens dans cette vie d'Africains originaires des contrées les plus pauvres dans un monde rapide, avancé et qui ne nous attend pas ?

L'absence de sens pour ceux qui ne peuvent s'y résoudre fait de nous des gens absurdes au sens que la philosophie donne à ce concept. La recherche permanente de sens conduit aujourd'hui les Africains à se révolter. La France ne fait que continuer une politique huilée des différentes autorités politiques françaises vis-à-vis de l'Afrique noire. Tromperie, dissimulation, simulation et autres coups tordus sont monnaie courantes pour déstabiliser des régimes ou pas, selon qu'ils sont ou non définis par le monarque comme non-conforme ou politiquement incorrects.

Absurdes, à l'heure de la mondialisation, sont les vestiges des relations coloniales qui marquent de nombreux esprits en Afrique et en France. Vous n'êtes pas capables de défendre les intérêts de la France, dit-on. Vous n'êtes que des anarchistes, dit-on dans les milieux de « distributeurs » de pouvoir en Afrique, à vouloir refonder l'ordre établi depuis toujours.

Depuis, les Africains n'ont pas arrêté d'entendre ces reproches. Tous, au sein de la monarchie française et autour d'elle, en Europe comme en Afrique, regrettent la belle époque des « Vieux dirigeants », ces béni-oui-oui, où il n'y avait ni fascistes au pouvoir, ni anarchistes dans les rues. Quelle époque ! disent en cœur tous les nostalgiques du pacte colonial.

Mais lorsqu'on écoute ceux qui soutiennent ces thèses, à l'exception de quelques-uns sur lesquels ils ont la main mise, les pays africains seraient aujourd'hui mal gouvernés, par des incapables et des inexpérimentés. Mais d'où vient-il que nous soyons incapables ? Mais qu'est-ce qui leur permet de dire que nous sommes des inexpérimentés ? Comment était donc cette belle époque que tant de nostalgiques réclament à cor, à cri et à kalach ?

Aujourd'hui en Afrique, les meilleurs chefs d'Etat sont ceux qui ont reçu l'onction et la bénédiction de Paris. A ce sujet, j'ai déjà dit et écrit : « Le principe du pouvoir en Afrique d'expression française (anciennes colonies) est simple. Celui qui remue la queue, rampe, lèche les bottes et garantit les "intérêts de la France", même s'il est mondialement reconnu criminel, celui-là est jugé apte à "gouverner" ses compatriotes ».

Pour répondre à ces questions et rechercher un sens rational à ces reproches, regardons le fond des relations françafricaines, pivot de la « mafiafrique », depuis l'indépendance. Ces périodes ont et sont encore marquées par l'étatisme qui n'est rien d'autre qu'un totalitarisme discret qui se traduit par l'idéologie du développement économique impulsé par la coopération interétatique, la solidarité obligatoire entre les Etats, l'aide publique au développement et le refus de la liberté et de la démocratie pour les populations dont les pays sont supposés bénéficier des bienfaits de cet étatisme.

En voici l'exemple qui n'est qu'un extrait de toute une panoplie de textes aujourd'hui devenus caducs et auxquels il ne faut surtout pas toucher, au risque d'être réduit au silence éternel :

I - TRANSFERT DE COMPETENCES SANS INDEPENDANCE

L'Accord particulier portant transfert des compétences de la Communauté à la République de Côte d'Ivoire.

Le gouvernement de la République de Côte d'Ivoire d'une part, le gouvernement de la République française d'autre part, ont convenu de ce qui suit :

Article premier - La République de Côte d'Ivoire accède, en plein accord et amitié avec la République française, à la souveraineté internationale et à l'indépendance par le transfert des compétences de la communauté.

Art .2 - Toutes les compétences instituées par l'article 78 de la Constitution du 4 Octobre 1958 sont, pour ce qui la concerne, transférées à la République de Côte d'Ivoire, dès l'accomplissement par les parties contractantes de la procédure prévue à l'article 87 de ladite constitution.
 
Fait à Paris, le 11 Juillet 1960
 
Félix Houphouët-Boigny
Michel DEBRE


II - TOUTES LES RICHESSES RESERVEES A LA FRANCE

ANNEXE A l'accord de Défense entre la République de Côte d'Ivoire, la République du Dahomey, la République Française et la République du Niger concernant la coopération dans le domaine des matières premières et produits stratégiques.

Afin de garantir leurs intérêts mutuels en matière de Défense, les parties contractantes décident de coopérer dans le domaine des matériaux de Défense dans les conditions définies ci-après:

Article premier : Les matières premières et produits classés stratégiques comprennent:
- Première catégorie : les hydrocarbures liquides ou gazeux ;
- Deuxième catégorie : l'uranium, le thorium, le lithium, le béryllium, leurs minerais et composés. Cette liste pourra être modifiée d'un commun accord, compte tenu des circonstances.

Article 2 : La République Française informe régulièrement la République de Côte d'Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger de la politique qu'elle est appelée à suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques, compte tenu des besoins généraux de la Défense, de l'évolution des ressources et la situation du marché mondial.

Article 3 : La République de Côte d'Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger informent la République Française de la politique qu'elles sont appelées à suivre en ce qui concerne les matières premières et produits stratégiques et des mesures qu'elles se proposent de prendre pour l'exécution de cette politique.

Article 4 : La République de Côte d'Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger facilitent au profit des forces armées françaises le stockage des matières premières et produits stratégiques. Lorsque les intérêts de la Défense l'exigent, elles limitent ou interdisent leur exportation à destination d'autres pays.

Article 5 : La République Française est tenue informée des programmes et projets concernant l'exportation hors du territoire de la République de Côte d'Ivoire, de la République du Dahomey et de la République du Niger des matières premières et des produits stratégiques de deuxième catégorie énumérés à l'article premier.

En ce qui concerne ces mêmes matières et produits, la République de Côte d'Ivoire, la République du Dahomey et la République du Niger, pour les besoins de la Défense, réservent par priorité leur vente à la République Française après satisfaction des besoins de leur consommation intérieure, et s'approvisionnent par priorité auprès d'elle.

Article 6 : Les Gouvernements procèdent, sur les problèmes qui font l'objet de la présente annexe, à toutes consultations nécessaires.
 
Fait à Paris, le 24 avril 1961
 
Félix HOUPHOUET-BOIGNY
Hubert MAGA
Michel DEBRE
Hamani DIORI


Je le répète, ces textes sont « universellement propres » à tout l'univers africain francophone du pré carré français, pour les deux groupes ou zones qui constituent les colonies françaises d'Afrique, à savoir : l'ancienne Afrique Occidentale Française (AOF) et l'ancienne Afrique Equatoriale Française (AEF). Le texte de ces accords prétendus soumis à signature est le même. Il suffit de remplacer le nom de l'Etat africain (ancienne colonie), le nom de son chef d'Etat et la date de signature, et le tour est joué.

Plus de quarante ans aujourd'hui, quarante-sept ans précisément, il est toujours interdit de toucher à ce marché de dupes, de truands, et de pilleurs séculaires qui consacre et sacralise le caractère kleptocrate de l'Etat français. Quiconque ose y toucher se voit lui tomber la foudre de Paris sur la tête. Le président Laurent Gbagbo de la République de Côte d'Ivoire, et bien d'autres avant lui, en ont fait les frais ou connu des déboires. Ceci explique les flux migratoires massifs Sud-Nord. Et tant que l'Europe en général et la France en particulier n'auront pas mis fin à ce pillage éhonté, à l'affectation et l'installation dans nos pays des « Préfets de région » ou des « présidents-gouverneurs généraux »  au service de la France, de surcroît criminels et kleptocrates, le problème de l'immigration Afrique-Europe (Sud-Nord) ne sera jamais réglé, et les pays dits du Nord, c'est-à-dire l'Europe, seront confrontés à cette immigration pour très très longtemps.

Mais, en revanche, on leur dit : « Laissez-nous piller les richesses de vos pays, restez chez vous et acceptez la mort. Inclinez-vous, abaissez-vous devant la loi du plus fort, du Maître ».

Voilà en clair, le non-dit du vrai discours, du discours réel. M. Nicolas Sarkozy qui, il y a très récemment, était encore ministre de l'Intérieur, avec la connaissance de tous les réseaux qui s'y rattachent, doit bien connaître le mode opératoire pour ce faire.

Alors, dans ces conditions, est-ce l'Afrique qui a besoin de la France ou est-ce la France qui a besoin de l'Afrique ? Qu'à cela ne tienne, « LAISSEZ-NOUS VIVRE !  NOUS AVONS DROIT A LA VIE, A LA PAIX, A LA LIBERTE ET A LA DEMOCRATIE TOUJOURS BRISEES, ESCAMOTEES PAR LA FRANCE A TRAVERS SA VISION ET LA PRATIQUE DE SA POLITIQUE AFRICAINE ».   !

Et, enfin, à quand la suppression de la « Cellule africaine de l'Elysée » d'autant qu'il existe en France un ministère de la Coopération, et au ministère des Affaires Etrangères une Direction des Affaires africaines ? A moins que cette cellule ne soit destinée à autre chose, la présidence de la République Française n'a-t-elle donc pas confiance en son gouvernement qu'elle a pris le soin de nommer elle-même ?


Jean-Claude Mayima-Mbemba
Secrétaire Général de l'Organisation
AFRICA HUMAN VOICE INTERNATIONAL (AHVI)
 

(1)   – Professeur Koulibaly Mamadou, Les Servitudes du Pacte colonial, éd. CEDA / NEI, Abidjan (Côte d'Ivoire), 2005 ISBN : 2-86394-516-5  -   ISBN : 2-84487-251-4


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"L'ascension sociale se faisant sans échelle, ceux qui se dégagent et s'élèvent ne peuvent que monter sur les épaules et sur la tête de ceux qu'ils enfoncent.." (Lanza Del Vasto).
 
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26 avril 2007

Election presidentielle francaise : La vraie lecon du premier tour

Election présidentielle Française : La vraie leçon du premier tour.


L'élection du premier tour de la présidentielle française révèle un profond rejet des français  à l'égard des immigrés et des français d'origine étrangère. Toute la thématique de la campagne s'est faite sur des notions telles que l'immigration, l'identité nationale laissant de côté les problèmes économiques et sociaux.
 
Que 31% des Français ait voté pour le candidat sortant alors que le bilan de la droite est plutôt négatif sur le plan  économique, social et même sécuritaire est très étonnant ! On voit donc que la thématique sociale n'a pas été primordiale et que l'immigration, l'insécurité et l'identité nationale française ont été au cœur de ce premier tour.
 
En votant Sarkozy au premier tour sur ces thématiques racistes, les électeurs xénophobes de France souhaitent donner les moyens à Sarkozy d'appliquer  par procuration la politique préconisée par Jean- Marie Lepen. Bref en votant Sarkozy, on a rendu respectable les idées de Lepen.
 
Le seuil de tolérance à l'égard des immigrés.
 
Les Français dit de 'souche' semblent exaspérer par l'immigration et les violences dans les banlieues que l'on impute aux jeunes 'Arabes' et 'Noirs'. De ce fait ils estiment que la répression est la seule réponse. Nicolas Sarkozy incarne assez bien cette répression d'où le score qu'il obtient malgré ses propos sur le 'Karcher' et la 'Racaille'.
 
Nicolas Sarkozy dit donc tout haut ce que les Français de 'souche'  pensent tout bas. Ils en ont  marre de ces jeunes français issus de l'immigration qui ne respectent pas les règles, de ces musulmans 'présumés terroristes' d'avance, qui voilent leurs femmes, de ces noirs 'polygames' et 'exciseurs' que ne respectent pas l'identité nationale française.
 
La campagne présidentielle de 2007 se sera donc faite contre un certain type de population même si certains noirs (Basile Boli et Doc Gynéco) et arabes (Rachida Dati) ont joué les 'nègres' de service, servant d'alibi à Nicolas Sarkozy. 'Vous voyez dans mon camp, il y'a également des noirs et des arabes. Donc je ne divise pas les Français mais je les rassemble' !
 
Si Nicolas Sarkozy devait gagner dans deux semaines, ce sera d'abord sur les notions clés de l'immigration, l'insécurité et l'identité nationale. Ségolène Royal ne pourra pas attirer les électeurs du Front national  et de François Bayrou avec son discours de régularisation des 'sans papiers' cher à la gauche de la gauche. Les Français dans leur grande majorité ne veulent plus de régularisation massive estimant qu'il faut arrêter cette politique.
 
De la même façon, le discours de Ségolène Royal sur la régularisation des parents ayant des enfants scolarisés ne passent pas dans l'opinion. Que faire donc?
Pour contrer Sarkozy, elle doit être plus dure sur  la politique d'immigration.  Le pourra t-elle? Doit-elle garder ses valeurs où aller dans le sens de l'opinion générale de la population qui rejette cette France métissée qui à force d'incorporer d'autres populations risque de perdre son identité nationale?
 
Le mépris des éléphants socialistes.

Ils ont été déloyal avec la candidate socialiste, souhaitant sa défaite, espérant une montée de Bayrou plus propice à leur proposer des postes. Le score de Bayrou est dû à des gens comme Rocard, Strauss Khan, Kouchner qui ont désorienté l'électorat socialiste. Ils ont souhaité de tout leur cœur l'élimination de Ségolène Royal au premier tour mais ils ne l'ont pas obtenu. Et ils souhaitent encore aujourd'hui sa défaite au second tour. Les éléphants du Parti socialiste auront fait preuve tout au long de ces élections d'une 'indignité' sans pareil et seront en grande partie responsable d'un éventuel échec de Ségolène le 06 mai prochain
 
Conclusion

Même si Ségolène Royal, a le meilleur projet  économique et social, elle ne pourra pas gagner cette élection sur ces thématiques. Les Français sont de moins en moins préoccupés par l'économique et le social et préfèrent qu'on leur parle d'identité nationale, d'insécurité, de 'Karcher', de 'racaille', de 'Bite de noirs' etc.
 
Nous sommes maintenant à l'heure de la xénophobie triomphante. Les étrangers, et les Français d'origine maghrébine ou africaine devront s'attendre dans les cinq ans  à subir la foudre de la majorité. Au nom du peuple français 'la 'Karchérisation' est en marche' et les 'racailles' n'ont qu'à bien se tenir.
 
Kovalin Tchibinda
Mail: ktchib@club.fr
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"L'ascension sociale se faisant sans échelle, ceux qui se dégagent et s'élèvent ne peuvent que monter sur les épaules et sur la tête de ceux qu'ils enfoncent.." (Lanza Del Vasto).

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13 avril 2007

Françafrique : Calendrier des crimes de la France Outre-mer




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Le masque universaliste, la logomachie humaniste, le leurre droits-de-l’hommisant sont devenus les cadres sacro-saints, œillères, visières, prismes à partir desquels les peuples sont poussés à une lecture monochrome du monde, amnistiant à leur insu la marée continue des crimes atroces perpétrés par les esclavages, les colonisations et néo-colonisations. Le mérite n’est pas moindre de remémorer sous la forme la plus banalisée c’est à dire paradoxalement la plus révolutionnaire, les entailles radicales et indélébiles de la république dans le corps déchiqueté de l’Autre, le Noir, l’Africain, l’Arabe, l’Asiatique.

Un calendrier des crimes de l’impérialisme, quoi de plus ingénieux, simple et diablement efficace pour confronter le haut-parleur de la bourse universaliste à sa propre pratique bouseuse, singulière et singulièrement chosifiante de l’universel.

La victoire des colons les plus puissants et les plus rusés, retors d’entre pays acquis à l’esclavisation de l’altérité, a sédimenté et ossifié dans les institutions nodales de diffusion et de production de la vérité historique, une version toujours plus lénifiante, aplanie et bien souvent culpabilisante à l’endroit des assujettis, des pages insoutenables de l’expérience de la rencontre des civilisations extra-européennes avec la descendante de Rome. L’autorité d’un règne négationniste, frappant les faibles et leurs représentations de leur propre vécu de broyés sociétaux, autorité opérant par les média de grande échelle et les universités de ranking international, ne permet aucunement d’imaginer une mise à nue, au vu de tous et de toutes, de la réalité d’une violence entretenue depuis des siècles, translatée progressivement de l’intérieur des sociétés blanches vers les sociétés dites lointaines.

Le mérite de Jacques Morel est de mettre à la disposition du grand nombre, un outil informatif, pédagogique, et faussement anodin, un calendrier, qui dépeint au jour le jour, au mois le mois, la compromission républicaine pérenne.

Déconstruction de la domination invisible, agissant au creux de la mise au silence des médias ou des lieux convenus de factice repentance, restitution des autorités à leurs faits et méfaits négriers documentés mais ignorés, le calendrier contribue à une vulgarisation saine et indispensable des fondements des rapports asymétriques et de vassalités de la France avec une constellation de sociétés asservies par une activité quotidienne de crimes.

La vulgarisation prend par un format de poche pour un prix d’entrée, de l’économique. De l’accessible intelligent. Il n’est pas certain que l’illustration en première page serve honnêtement le contenu, mais l’essentiel est ailleurs.

Les repères historiques et les renvois bibliographiques capitalisent largement le lecteur, néophytes ou même initié qui y trouvera toujours une matière à réflexion.

On reconnaît ici la méthode Survie, association connue pour ses bulletins d’information sur la nébuleuses françafrique, un travail de fourmi, une chasse aux sources, des classifications, l’organisation des données etc.

Outil de délégitimation, de démolition des prédations autorisées, la Calendrier de Morel embrasse un champ allant essentiellement de la traite négrière au Génocide franco-rwandais. La baïonnette est mise à la lumière, maculée du sang des innocents qui n’ont pêché que pour avoir existé, la contribution des savants, des grands esprits de Gobineau à Renan, de Voltaire à Ferry n’est pas comme de coutume noyée dans un flot alambiqué de tirades, concepts pétaradants et lâches.

Les Français au premier chef méritent de savoir ce qu’en leur nom on fit, on fait, et si les choses en restaient là, on ferra…Les humiliés, suppliciés, esclavisés, baptisés, dévalués, tiraillés, chaque jour davantage actif à leur anéantissement, trouveront une fonction d’initialisation ou de ré-initialisation d’un pan comateux des mémoires collectives des néo-colonisés.

Les karanautes et leurs amis seront édifiés par l’accompagnement de ce guide sobre et incisif que Jacques Morel commet chez l’Esprit Frappeur.


Lire Jacques Morel, Calendrier des crimes de la France outre-mer, L’Esprit Frappeur n°100, 2001, Paris.

SOURCE : http://medda.over-blog.com

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Congo-Brazzaville : Le budget de l'Etat, exercice 2007, revue a la baisse

ECONOMIE
Congo-Brazzaville : Le budget de l'Etat, exercice 2007, revue à la baisse
2007-04-12 14:58:32 par Kimpwanza

Image de l\ Alors qu'il est attendu depuis le mois d'octobre de l'an dernier, pour examen à l'assemblée nationale, le projet du budget de l'Etat congolais exercice 2007 vient juste d'être adopté en conseil des ministres, réuni le 31 mars dernier, à Brazzaville, et présenté au sénat, mardi 10 avril 2007. Ce budget, qui serait en principe exécutoire dès le mois de mars écoulé, se chiffre à la hauteur de 1.376 milliards de francs Cfa et affiche une diminution de 544,944 milliards de francs Cfa par rapport à celui de 2006.

Selon des sources sures, les prévisions budgétaires du Congo étaient ficelées depuis plusieurs mois.

Seulement, elles devraient être soumises à l'approbation des institutions de Bretton Woods ( le Fmi et la Banque mondiale) avec qui le gouvernement est en négociation pour atteindre le point d'achèvement, dans le cadre de l'Initiative des Pays Pauvres Très Endettés ( I.PPTE).

A en croire ces mêmes sources, le projet du budget initial exercice 2007 était plus considérable que celui de l'an dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

Après examen, les institutions du Bretton Woods l'ont rejeté, obligeant ainsi le gouvernement du Congo à revoir sa copie. Parmi les exigences du Fmi à l'Etat congolais dans la révision de son projet de budget de l'année en cours, il y avait en bonne place l'augmentation de l'enveloppe sur l'investissement. Effectivement, dans les prévisions budgétaires actuellement adoptées, le chapitre investissement, chiffré à 400 milliards frs Cfa contre 335,702 milliards frs Cfa en 2006, a connu une importante hausse de 64,298 milliards frs Cfa. Il a été indiqué que ces prévisions pourront être revues encore à la hausse avec les apports extérieurs, notamment les contreparties chinoises. dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

Pour le reste, voici comment se présente le projet du budget de l'Etat congolais exercice 2007 : dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

- Fonctionnement : 813,22 milliards frs Cfa contre 972,895 milliards frs Cfa en 2006. Ce qui affiche une baisse de162, 873 milliards frs Cfa, soit un taux de rabais de 16,74 %. dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

Les détails sur le volet fonctionnement se présentent comme suit : le service de la dette estimé à 289,722 milliards frs Cfa contre 336,925 milliards frs Cfa en 2006, soit une diminution de 53,203 milliards frs Cfa. De leur côté, les dépenses du personnel passent de 134 milliards frs Cfa en 2006 à 141 milliards frs Cfa pour cette année, soit une augmentation de 7 milliards frs Cfa. Cette augmentation est justifiée par la prise en charge des engagements du gouvernement au sujet de la revalorisation des plus bas salaires de la fonction publique, fixés en deçà de 50000 frs Cfa, la levée progressive des mesures ayant fait amputer les avoirs mensuels des fonctionnaires jusqu'à près de 30 %, les recrutements dans les secteurs sociaux (santé, enseignement et affaires sociales) et enfin l'augmentation de l'âge d'admission à la retraite à 60 ans. dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

Par ailleurs, les dépenses des matériels sont évaluées à 130,100 milliards frs Cfa contre 79 milliards frs Cfa en 2006. Les charges communes s'élèvent à 46 milliards frs Cfa contre 99,970 milliard frs Cfa en 2006, soit une baisse de 53,700 milliards frs Cfa. Les dépenses de transferts passent de 211,600 milliards frs Cfa en 2006 à 206,200 frs Cfa en 2007, soit une diminution de 5,400 milliards frs Cfa. A titre de ces transferts, les collectivités locales bénéficieront d'une enveloppe de 22 milliards frs Cfa, le Parlement de 20,276 milliards de frs Cfa et l'Université Marien N'gouabi de 11 milliards de frs Cfa. dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

- Ressources internes : 1321,107 milliards frs Cfa contre 1920,351 milliards frs Cfa en 2006, soit une baisse de 559,244 milliards de francs Cfa. Il faut dire qu'en ce qui concerne les ressources internes, il y a des ressources pétrolières et celles dites non pétrolières. Ce sont ces dernières ressources dont les prévisions ont connu une hausse remarquable : 267,107 milliards frs Cfa, avec une augmentation nette de 27,557 milliards frs Cfa par rapport à 2006. dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

Selon le gouvernement, cette augmentation déterminée sur la base des prévisions faites sur le niveau de croissance du secteur non pétrolier s'explique, en grande partie, du fait de certaines mesures arrêtées qui auront un impact positif sur les recettes attendues. Parmi ces mesures, on note par exemple celles relatives à l'élargissement de l'assiette fiscale. dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

Voici donc la contexture que présente le tableau de ces ressources non pétrolières : dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

* Impôts et taxes intérieures :193,240 milliards frs Cfa contre 173,400 milliards frs Cfa en 2006, soit une augmentation de 19,840 milliards frs Cfa ; dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

* Droits et taxes de douanes : 62,100 milliards frs Cfa contre 55,700 milliards frs Cfa en 2006, soit une hausse de 6,400milliards frs Cfa ; dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

* Recettes de services et de portefeuille : 11,600 milliards frs Cfa contre 10,300 milliards frs Cfa en 2006 ; dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

* Recettes des transferts : 167 millions frs Cfa contre 150 millions frs Cfa en 2006. dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

Les ressources pétrolières, quant à elles, sont fixées à 1054 milliards frs Cfa contre 1680,808 milliards frs Cfa en 2006. Selon le ministre des finances et du budget qui a soutenu ce projet en conseil des ministres, les prévisions des ressources pétrolières sont faites sur la base de la production pétrolière de 97,2 millions de barils en 2007, du prix du brut congolais de 46,898 dollars le baril, le taux de change étant : 1 dollars us = 498,4 frs Cfa. Le prix du brent : 606,8 dollars le baril. Les autres détails indiquent que la redevance pétrolière est chiffrée à 383,764 milliards frs Cfa contre 611,966 milliards frs Cfa en 2006. dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

Quant au partage de production, il est arrêté à 552,342 milliards frs Cfa contre 880,787 milliards frs Cfa en 2006. dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

Signalons enfin que ce projet de budget qui doit être présenté devant les députés avant la fin de la semaine en cours, prévoit un solde de 163,885 milliards frs Cfa qui devront, selon le ministre des finances et du budget, être logé dans un compte de stabilisation des recettes publiques ouvert à la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC). dernier qui se chiffrait à 1.921,851 frs cfa.

Beni Ernest KUNUNGA

Tous droit de reproduction et de représentation réservés Kimpwanza

 


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"L'ascension sociale se faisant sans échelle, ceux qui se dégagent et s'élèvent ne peuvent que monter sur les épaules et sur la tête de ceux qu'ils enfoncent.." (Lanza Del Vasto).

12 avril 2007

CONGO-BRAZZAVILLE : La nasse

Congo Brazzaville : La nasse
2007-04-11 15:13:19 par Mwinda


Image de l\ Nous avons beau cherché de tous les côtés une quelconque voie de sortie, le constat est cruel : nulle part, il n'existe la moindre issue de secours. Nous sommes dans la nasse. Pris comme des poissons. Sauf miracle, nous y serons encore dans les quarante ou cinquante ans à venir, condamnés à une mort lente, mais inéluctable.

Je ne joue pas les oiseaux de mauvais augures pour me faire plaisir. Une simple lecture des rares données statistiques disponibles sur notre pays aboutit à cette conclusion terrifiante. Nous ne foutons rien. Le pire, c'est que les hommes au pouvoir et ceux qui aspirent à prendre leur place n'en ont nullement conscience. D'une année sur l'autre, Sassou annonce invariablement que tout n'est pas parfait, mais que tout ira nettement mieux l'année prochaine. C'est un refrain qu'il nous entonne depuis 23 ans, et nous n'avons pas fini de l'entendre. Quant à l'opposition, lorsqu'elle n'est pas trop épuisée par les efforts dépensés à réclamer sa CEI, elle lève timidement le doigt pour demander à Sassou la permission de critiquer respectueusement son régime corrompu. Tous, en choeur, promettent l'Etat de droit, la démocratie, l'assainissement des finances publiques, la lutte contre la corruption, le bonheur, le blablabla, c'est-à-dire du vent. Leurs fameux projets de société nous montrent que ce beau monde est complètement à la masse, loin des préoccupations quotidiennes des Cons-golais.

Le maître mot qui gouverne notre pays est imprévoyance. Elle est partout, l'imprévoyance. Les classes surchargées, les routes défoncées, les hôpitaux mouroirs, les wagons à bestiaux du Cfco, les poubelles flottantes sur le fleuve Congo, les foulas foulas bondés, l'insalubrité dans nos villes, l'urbanisation anarchique, le chômage de masse, la ruine des services publics et la faillite des sociétés d'Etat, les récurrentes coupures d'eau et d'électricité ne s'expliquent pas autrement que par l'imprévoyance de ces dirigeants que nous n'avons pas choisis. Notre descente aux enfers résulte de l'incapacité et du refus de cette élite corrompue à anticiper les réponses aux besoins futurs de la population.

Le barrage hydroélectrique et l'usine de traitement des eaux du Djoué, pour ne prendre que ces deux exemples-là, ont été construits par les colons en 1954 pour une ville de moins de 100 000 habitants. Cinquante ans plus tard, la population brazzavilloise a été multipliée par sept, voire par huit, mais les capacités de production énergétique et de l'eau à Brazza n'ont pas suivi l'explosion démographique pourtant prévisible. Et pour cause, nos gouvernants n'ont jamais pensé que les nouveaux habitants auraient un jour besoin de boire de l'eau de robinet et de s'éclairer avec une ampoule électrique. Inutile d'évoquer les conséquences économiques d'une telle imprévoyance, ils n'y ont jamais pensé. Le drame, c'est qu'ils n'y pensent toujours pas (1). Je n'ose pas imaginer et écrire que si les colons n'avaient pas existé, ce pays n'aurait pas encore connu, en 2007, l'adduction d'eau potable, la production et la distribution du courant électrique. Une honte.

C'est qui, ce con qui a dit que gouverner, c'est prévoir ? Il n'est sûrement pas Con-golais. Quand, à l'imprévoyance, viennent s'ajouter l'incompétence, le jemenfoutisme, la corruption, le népotisme institutionnalisé et l'impunité, ça donne l'Etat-Pct version Ngouabi et Sassou-l'homme des masses, l'Etat-Upads de Lissouba et enfin l'Etat-Pct version Sassou-nouvelle espérance. En un mot, la déliquescence et la privatisation de l'Etat.

Les plus optimistes d'entre nous croient naïvement qu'il suffira de virer le chef des cobras et son clan du pouvoir pour que ce pays retombe sur ses pieds. C'est sûrement un préalable, mais ça ne suffira pas. On ne se débarrasse pas aussi facilement que cela des mauvaises habitudes accumulées pendant quarante-six ans, et qui ont contaminé tous les échelons de l'administration par simple décret. Il faudra que tous les citoyens de ce pays se battent courageusement contre l'aristocratie militaire et civile corrompue des Sassou et des Nguesso au pouvoir, en reprenant à leur compte les combats tels que ceux menés par la Fédération congolaise de la diaspora contre l'impunité des crimes de guerre, et de la Coalition publiez ce que vous payez contre la corruption et le détournement des fonds publics pour contraindre nos gouvernants à rendre des comptes.

Et puis, il y a ce boulet de la dette que les Sassou I, II, III, IX, V... XII, XIII et Lissouba nous auront généreusement légué en héritage. Il limite considérablement, pour de très longues années encore, les marges de manoeuvre de n'importe quel gouvernement, aussi compétent soit-il. Je parle d'un gouvernement hypothétique animé d'une volonté inébranlable de responsabiliser les Cons-golais et de moderniser enfin ce pays, pas du gouvernement de Mvouba et de tous ceux qui l'ont précédé, dont l'unique préoccupation se résume à l'enrichissement personnel.

A priori, nous sommes vraiment mal barrés pour nous en sortir, compte tenu de notre niveau d'endettement, qui ne nous permettra pas de réaliser des investissements nécessaires au développement du pays, mais aussi et surtout de l'incapacité notoire de Sassou à diriger une nation et un Etat. Les exemples récents de la Russie et de l'Algérie, qui ont remboursé totalement ou partiellement leur dette en profitant de l'envolée du cours du baril du pétrole, montrent a contrario qu'il demeure toujours un espoir de sortir de la nasse. Encore faut-il en avoir et l'envie et la détermination. Au Congo, c'est malheureusement l'inverse qui prévaut. Si, comme l'affirme Sassou, « l'électricité ne tombe pas du ciel », l'argent, lui, vient de là-haut. Alors, le général Sassou et son clan attendent, les bras croisés, la pluie de pétro-dollars. Plus il en pleut, plus ils souscrivent de nouveaux emprunts. Les Cons-golais, une fois de plus, se serrent la ceinture pour rembourser de l'argent dont ils n'ont jamais vu et dont ils ne verront jamais la couleur.

Combien de temps allons-nous encore subir la brutalité, le vol, le népotisme et l'incompétence de ce régime ? Des siècles, si nous ne bougeons pas. Sassou l'avoue sans détour avec cette subtilité qui le caractérise : « A la limite, déclare-t-il, seuls les Congolais pourraient nous en faire la remarque (sur ses goûts de luxe et la corruption de son régime), mais ils ne le font pas. » Une fois n'est pas coutume, il faut lui reconnaître cette franchise. Notre passivité et notre résignation sont un encouragement à la kleptomanie du dictateur con-golais et de son clan. Au moins, c'est clairement dit. Chaque jour que Sassou passe à la tête de notre pays, c'est dix ans de retour en arrière pour le Congo.

(1) Il paraît que la centrale thermique de Sassou résoudra bientôt tous les problèmes de l'électricité à Brazzaville. Ce bricolage répondra peut-être, dans l'urgence, aux besoins du moment, mais qu'en sera-t-il dans 15 ans ?

Musi Kanda

Tous droit de reproduction et de représentation réservés MwindaPress


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"L'ascension sociale se faisant sans échelle, ceux qui se dégagent et s'élèvent ne peuvent que monter sur les épaules et sur la tête de ceux qu'ils enfoncent.." (Lanza Del Vasto).
 

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8 avril 2007

La Françafrique a un nouveau chef





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La FranceAfrique a un nouveau chef / Sarkozy fait son entrée dans la FranceAfrique (France à fric)

La FranceAfrique a un nouveau chef : Après Charles De Gaulle, Valéry Giscard D'Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy accepte à son tour le trône de la Françafrique.

Le vendredi 23 mars 2007


VOICI les faits tels qu'on nous les a présenté et tels qu'ils se sont réellement passés chronologiquement :

Lundi 12.03.07 à 8H23 :

Ce qui nous a été présenté :

Le Président Chirac prononce son discours à la Nation française, où il annonce officiellement son intention de ne pas briguer un nouveau mandat. Et par la même occasion, il fait savoir qu'il ferait connaître le choix de son candidat un peu plus tard.

Ce qui nous a été caché :

Non pas que le choix de Chirac n'était pas encore fait à ce moment là - vous vous en doutez bien - la réalité était que l'ensemble des négociations, qui conditionnaient et monnayaient quelque peut ce choix, n'étaient pas encore finalisé avec le principal intéressé [Sarkozy]. C'est donc à Dominique de Villepin, Premier Ministre du dernier et chiraquien convaincu, à qui revient le brûlant et délicat rôle d'assurer la médiation. D'autant plus que la batterie de dossiers à négocier avec le futur maître de l'Elysée est considérable, aussi bien pour De Villepin que pour son maître : il est d'abord question de détruire à jamais le dossier clearstream, que ce dernier a eu la maladresse de dresser contre son principal adversaire politique d'alors. Mais il est aussi et surtout question de monnayer cet indispensable soutien de Chirac à Sarkozy contre la floppée de griefs qui attendent d'accueillir l'intéressé dès sa sortie de l'Elysée et que seul un Président de la République peut contribuer considérablement à endiguer à coup d'amnisties présidentielles. Sarkozy est donc préféré à Ségolène Royal, d'abord par pure inclinaison politique, mais aussi pour con côté minoritaire dans l'âme et pour son penchant affairiste. C'est ce qui justifie alors la suite que voici, le même jour :

Lundi 12.03.07 à 10h13 :

Ce qui nous a été présenté :

Soutien officiel de Dominique de Villepin à l'endroit du candidat Sarkozy, en ces termes :

« Je suis aujourd'hui avec Nicolas Sarkozy pour défendre les idéaux de notre famille politique et pour que le choix des Français soit le plus éclairé possible. Je serai à ses côtés parce que c'est l'idéal politique de ma famille politique, c'est mon engagement. Nous avons été ensemble au gouvernement, nous serons ensemble dans cette bataille. A la fois l'action, l'expérience ont façonné Nicolas Sarkozy (…). Tout ceci aujourd'hui le place dans une situation qui lui permet d'habiter cette fonction. Les Français doivent se poser aujourd'hui la question simple de savoir, parmi les candidats, quel est celui ou celle qui incarnera le mieux notre pays, qui représentera le mieux notre pays, qui a l'expérience, qui a été façonné par l'action, par la vie et qui a donc la capacité de relever ce défi. »

Ce qui nous a été caché :

Miracle de la politique, élévation de la pensée ou joie de la félicité, se sont interrogés la plupart d'entre vous. Car il y a pourtant quelques jours encore, De Villepin ne se voyait pas « perle parmi d'autres au collier de soutien ». Aujourd'hui pourtant il marche au pas, et trottine aux côtés de son nouveau maître qui lui murmure à l'oreille, comme s'il se parlait à lui même : « J'ai vu longuement Dominique de Villepin hier. Il a conduit les deux campagnes victorieuses de Jacques Chirac en 1995 et en 2002. Il a une grande expérience, c'est pour moi quelque chose d'important. »

En réalité, ce soutien de De Villepin n'est qu'une lueur de ce qui se passe réellement en dessous des cartes. Car le clou des négociations s'est tenu juste après ce qui suit :

Mercredi 15.03.07 :

Ce qui nous a été présenté :

Conseil des ministres, présidé par le Président Jacques Chirac au Palais de l'Elysée.

Ce qui nous a été caché :

Apres le conseil des ministres, le Président de la République, le Premier Ministre et le Ministre de l'Intérieur, se sont alors retirés dans l'une des annexes de l'Elysée, officiellement pour un tête à tête au sommet entre le Président de la République et ses deux premières personnalités du gouvernement. Officieusement, Chirac, De Villepin et Sarkozy allaient mettre sur la table et discuter enfin yeux dans les yeux et ce pour la première fois, de l'ensemble de tous les dossiers et arrangements qui vont régir les comportements à venir de chacun d'eux, au plus haut niveau de l'Etat. Il est question de tout ce qui a déjà été dit plus haut et aussi de la compensation - en dehors du simple soutien de Chirac - que Sarkozy va pouvoir en tirer. La seule compensation qu'un Chirac, Don Corleone de la Françafrique, ne saurait jamais donner même à son héritière Claude Chirac, c'est bien évidemment la grosse manne que représente ce fabuleux et très lucratif réseau françafricain. Et Sarkozy n'en demandait pas moins, lui qui vient d'une modeste famille hongroise, ne peut que saluer les dieux hongrois qui l'ont conduit à ce niveau du pouvoir français - pays central du pilotage franceafricain - où on parle des sommes d'argent vertigineuses. D'ailleurs, Mitterand n'avait-il pas menacé à ceux qui voulaient l'écarter du juteux gâteau françafricain, de commander à son ami Pierre Péan une deuxième monture plus épicée et occidentalisée de son célèbre pamphlet « Affaires Africaines » ! Pour Sarkozy, ce nouvel accord est de loin celui qu'il n'aurait jamais espéré de toute sa carrière d'homme politique français ou hongrois. Surtout que la françafrique lui propose séance tenante un premier acompte de (tenez-vous bien)… 60 millions d'euros (un peu moins de 40 milliards de francs CFA), en guise de « cadeau de bienvenue ». C'est donc avec un pas léger qu'il quitte le Palais de l'Elysée cette après-midi là, laissant Chirac et De Villepin « rédiger le rapport final ».

C'est à Omar Bongo du Gabon, doyen des chefs d'Etats de la nébuleuse Franceafrique (comprenez « France à Fric ») et à son dauphin Abdoulaye Wade du Sénégal, que reviennent la tâche de finaliser la partie technique, qui nécessairement se doit d'être exécutée du côté africain, compte-tenu de la relative transparence des transactions exagonales. Voici comment se déroule donc la suite :

Samedi 17.03.07 :

Ce qui nous a été présenté :

Voyage privé de son Excellence El hadj Omar Bongo à Paris pour une durée indéterminée.

Et de son côté aussi, voyage privé à Paris de son Excellence le Président du Sénégal Abdoulaye Wade pour une durée indéterminée.

Ce qui nous a été caché :

N'ayant pas pu rassembler la somme totale de sa part de cotisation des 60 millions d'euros sur place à Libreville à partir des liquidités de sa banque privée [City Bank], Bongo fait une escale en Libye, récupérer chez Kadhafi son chèque de 5 millions d'euros, issus de la récente vente au Guide libyen de « sa » radio panafricaine Africa N°1. Il faut noter que pour Kadhafi, cet achat représente une belle affaire, car à travers cette radio - très écoutée des africains et du monde entier - ce dernier va pouvoir enfin parachever son vieux rêve panafricain des Etats-Unis d'Afrique. Mais ça c'est une autre histoire, revenons plutôt au sujet du jour.

Dimanche 18.03.07 :

Ce qui nous a été caché :

Rencontre privée entre Sarkozy et Wade au domicile privé de ce dernier. Au menu des discussions : immigration, aide au développement, etc… mais surtout, mécanismes de la françafrique : chapitre 0.

Lundi 19.03.07 :

Ce qui nous a été présenté :

Rencontre privée (comme vous le verrez dans la vidéo, du moins telle qu'on l'a vendue comme d'habitude aux pauvres populations gabonaises) entre Sarkozy et Bongo, sur « demande expresse du premier » et à la résidence privée du dernier située à l'avenue Foch à Paris.

Ce qui nous a été caché :

Remise du premier acompte de 60 millions d'euros au nouveau venu françafricain, accompagnée de félicitations, de gratitudes et de profonds remerciements (à l'africaine) de Bongo à l'endroit de Sarkozy, pour avoir pu (enfin) accepter de perpétuer l'œuvre de son aîné Chirac, sans lequel son pouvoir et celui de tous ceux de ses camarades aux noms desquels il a été officiellement mandaté, ne sauraient perdurer.

Vous pouvez d'ailleurs voir dans la vidéo que Sarkozy, qui n'est origennellement pas un macro pur sang comme Chirac, a du mal à porter son nouveau costume de monsieur FranceAfrique, surtout avec tout ce que cela engage comme culpabilité. Mais l'appât du gain est de taille et Sarkozy, habitué des rudes épreuves, va chercher et trouver son aplomb dans les tréfonds de sa personnalité. Vous verrez et vous rendrez compte dans la vidéo que :

1- pour celui qui vient recueillir l'avis d'un doyen, il ne fixe pas Bongo des yeux (ce que la politesse du service commande) au moment de l'accolade de départ.

2- tout au long de l'entretien, Sarkozy mâche un chewing-gomme (devant un Président d'une République - ce qu'il ne ferait jamais devant un Poutine ou même un Kadhafi). Cela montre la solennité de la rencontre. Le chewing gomme est connu aussi pour aider à contenir le stress.

3- durant tout l'entretien, Sarkozy ne tient pas en place ; pour quelqu'un qui est venu recueillir des conseils, son regard est constamment fuyant et son attitude instable.

4- à la fin de l'entretien, son adresse au journaliste ainsi que son ton sont culpabilisants. Le regard de cet homme, naguère incisif devant les médias, semble tout à coup assombri ; ce qui est le signe extérieur d'un conflit intérieur.

Le pacte étant scellé avec le « diable » (un peu comme en sorcellerie), les récompenses peuvent maintenant pleuvoir, comme le montre la suite…

Mercredi 21.03.07 à 17H30 :

Ce qui nous a été présenté :

(Source : RTL) : Une allocution surprise du chef de l'Etat, enregistrée après le Conseil des ministres dans le Jardin d'Hiver de l'Elysée, négociée dans le détail depuis plusieurs semaines avec Nicolas Sarkozy. Une déclaration courte, un Chirac souriant, mais un peu mécanique. Derrière lui, les dorures du palais, mais pas de drapeaux tricolores et européens. Sobre, sans fioritures, sur la forme comme sur le fond.

Car comme l'assure Jacques Chirac, "les choses sont simples" : c'est parce que l'UMP a décidé de soutenir Nicolas Sarkozy qu'il lui apporte "naturellement" son "vote" et son "soutien". Un choix technique et pas affectif. Pas d'envolées lyriques. Oublié le vocabulaire amoureux de sa déclaration aux Français il y a dix jours.

Le chef de l'État ne précise pas les "qualités" de Nicolas Sarkozy. Il ne dit pas si le candidat, qu'il connait depuis 32 ans, est à la hauteur de la fonction, s'il a l'étoffe d'un chef d'Etat.

Ce qui nous a été caché :

Chirac rassuré de l'opacité que va assurer le futur Président de la République française autour de ses nombreux dossiers, et détenant aussi à son tour un « dossier » en charge contre Sarkozy (sans doute filmé comme à son habitude par son « frère » africain Bongo), qu'il peut menacer de brandir à n'importe quel moment, peut maintenant et « tout naturellement » comme il l'a si bien dit, donner son soutien à Sarkozy.

La boucle est ainsi bouclée : le soldat Chirac est sauvé, les dictateurs africains rassurés, un nouveau parrain couronné et la Françafrique peut continuer son bonhomme de chemin, sans risque d'être inquiétée pendant au moins une demie décennie encore !

Le roi est mort, vive le roi.

Ainsi va ce beau mariage entre la France maffieuse, l'Afrique dictatoriale et leur bébé FranceAfrique. Et les africains dans tout ça ! ?

© 2007 Libre antenne RDPG - Par S. N.
Source : http://www.laconscience.com

Visionnez aussi quelques vidéos :

1) http://africatv.info/video/Gabon2003.wmv

2) http://africatv.info/video/gabon2103.wmv

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FRANCAFRIQUE : Les deux Afrique de Jacques Chirac


Les deux Afrique de Jacques Chirac Version imprimable Suggérer par mail
 Rubrique: Afrique
  Mwinda, 06-04-2007

La fin du mandat présidentiel est toujours un moment propice de dresser le bilan : celui de Jacques Chirac ne peut échapper à la règle pour deux raisons principales.

La fin du mandat présidentiel est toujours un moment propice de dresser le bilan : celui de Jacques Chirac ne peut échapper à la règle pour deux raisons principales.

La première, celle d'un président qu'une catégorie des médias et intellectuels français présentent comme « Chirac l'Africain ». L'homme simple. L'homme « nature » longtemps folâtre, direct, sympathique, extraverti, bon vivant, généreux, dévoué, désintéressé… l'homme de cœur. Chirac ? Qui ne l'a pas vu pour ne pas reconnaître que c'est l'homme ricanant, aimant les bains de foule, buvant de la bière au goulot et à revendre, mangeant beaucoup, parlant dru… autant de comportements et de goûts qui le rapprochent effectivement de l'Africain pur sang ?

Si l'on ajoutait à cela le fait que l'homme Chirac, tout comme le bon Africain, c'est aussi l'homme qui sait rire autant que pleurer, qui s'affaiblit face aux malheurs privés : la maladie d'une fille aimée, le suicide d'un gendre confirmant l'image d'un être humain à qui la couleur de la peau n'ajoute ni n'enlève rien, pourquoi nier la communauté comportementale qui le passerait pour « Chirac l'Africain » ?

Mais – et c'est l'autre visage de Chirac qui mérite qu'on y attarde le regard pour trouver une deuxième raison du bilan de fin de règne – Chirac, c'est aussi et surtout le politique tordu. C'est ce visage qui laisse les Africains dans une perplexité que même certains Français parmi ceux qui ont collaboré avec lui ont du mal à comprendre. Pour preuve, sa ministre Françoise Giroud a pu dire de lui : « Cet homme-là est du genre à lire de la poésie en se camouflant derrière un Playboy ». C'est ici que l'autre catégorie des médias et d'intellectuels français disent de lui qu'il n'a cessé de se chercher lui-même derrière des masques variés, des silences défensifs, le goût de l'autodérision. Il y en a même qui pensent qu'il est impénétrable. Ceux qui n'ont vraiment rien compris de l'homme n'hésitent pas de dire qu'il n'est pas intelligent, qu'il déteste les intellectuels, et se demandent s'il se connaît lui-même. Ce sont ces deux personnages dont on parle dans le continent noir et qui ont dessiné en Jacques Chirac deux Afrique totalement opposées : l'Afrique réelle et l'Afrique des élites.

J'entends par Afrique réelle, l'Afrique des populations autochtones dont on projette les images sur les écrans des télévisions occidentales, au travers des clichés multiformes, quelquefois insoutenables : conflits, misère, pauvreté, sida, diverses maladies tropicales… Cette Afrique n'est en aucune manière impliquée par le jugement de « Chirac l'Africain ».

Tout au long de ses deux mandats, il a contribué à la remise en cause de l'effort de démocratisation amorcée par les Africains dans les années 1990 (soutien du putschiste Denis Sassou Nguesso au Congo Brazzaville et destitution de Pascal Lissouba, le chef de l'État élu démocratiquement ; soutien du putschiste François Bozizé en République centrafricaine et destitution de Ange Félix Patassé, le chef de l'État élu démocratiquement, etc.), à encourager le maintien des conditions conflictuelles liées à la protestation par le peuple des leaders illégaux (Tchad, Burkina Faso, etc.), à créer les tensions là où on n'en avait pas du tout besoin (Togo, Côte d'Ivoire, etc.).

Dans le quotidien des populations africaines, les mandats de Chirac n'auront été qu'un « douzenat » de calvaire pour leurs pays respectifs, calvaire exprimé par les mentions sur des pancartes « Chirac assassin » brandies dans différentes capitales africaines (Kinshasa, Bangui, Lomé, Abidjan, etc.). Plus grave, même les populations acquises à la totale cause de M. Sassou Nguesso (considéré dans son pays comme le Bokassa de De Gaulle) n'ont pas hésité à marcher devant l'ambassade de France à Brazzaville, à brûler le drapeau français criant « mort au dernier colon », c'est-à-dire, Chirac.

Dernier colon français ? Pas si sûr, à en croire les déclarations de l'éditorialiste Libre antenne (du 23 mars 2007) sur le passage du flambeau de la Françafrique dont extrait ci-dessous :

« La seule compensation qu'un Chirac, Don Corleone de la Françafrique, ne saurait jamais donner même à son héritière Claude Chirac, c'est bien évidemment la grosse manne que représente ce fabuleux et très lucratif réseau françafricain. Et Sarkozy n'en demandait pas moins, lui qui vient d'une modeste famille hongroise, ne peut que saluer les dieux hongrois qui l'ont conduit à ce niveau du pouvoir français - pays central du pilotage françafricain - où on parle des sommes d'argent vertigineuses. D'ailleurs, Mitterrand n'avait-il pas menacé à ceux qui voulaient l'écarter du juteux gâteau françafricain, de commander à son ami Pierre Péan une deuxième monture plus épicée et occidentalisée de son célèbre pamphlet « Affaires Africaines » ! Pour Sarkozy, ce nouvel accord est de loin celui qu'il n'aurait jamais espéré de toute sa carrière d'homme politique français ou hongrois. Surtout que la Françafrique lui propose séance tenante un premier acompte de (tenez-vous bien)… 60 millions d'euros (un peu moins de 40 milliards de francs CFA), en guise de « cadeau de bienvenue ». C'est donc avec un pas léger qu'il quitte le Palais de l'Élysée cette après-midi là, laissant Chirac et De Villepin « rédiger le rapport final ». C'est à Omar Bongo du Gabon, doyen des chefs d'États de la nébuleuse Françafrique (comprenez « France à Fric ») et à son dauphin Abdoulaye Wade du Sénégal, que reviennent la tâche de finaliser la partie technique, qui nécessairement se doit d'être exécutée du côté africain, compte-tenu de la relative transparence des transactions hexagonales. Voici comment se déroule donc la suite : »

Lecture complète et images vidéo de la passation du pouvoir de la Françafrique entre Chirac et Sarkozy autour du doyen des dictateurs africains sont données sur les sites ci-dessous :

http://www.laconscience.com/article.php?id_article=5839  

http://africatv.info/video/Gabon2003.wmv 

http://africatv.info/video/Gabon2003.wmv 

Dégoûtant ! Révoltant ! De tous les chefs d'État français, De Gaulle compris, pas un seul n'aura choyé d'autant, au détriment des populations, les despotes africains pour qui il a comme il aime bien le répéter lui-même, de l'« estime personnelle ». C'est par rapport à ceux-là qu'effectivement on peut parler de « Chirac l'Africain ». Il les aime, peut-être un peu trop, pour en faire des chefs d'État des pays souverains.

Ne dit-on pas finalement d'eux qu'ils ne sont que des « sous-préfets nègres » ? Consciemment ou inconsciemment, c'est comme tel qu'ils ont été gérés par l'Élysée de Chirac. En reconnaissance du traitement paternaliste, ils ont, au terme du 24e sommet Françafrique de Cannes, souhaité organiser une grande fête en son honneur au nom de la fin de son mandat. Une première dans l'histoire de ce club des mafieux !

Honneur refusé, bien évidemment par Chirac qui, en bonne bête politique merveilleusement douée, est tout à fait conscient qu'aucun d'eux n'est ni « ami personnel » ni homologue de la taille des dirigeants capables de peser sur l'échiquier international. « Ami personnel », « ami intime », « grand leader africain »… Chirac a su trouver les mots qui conviennent pour obtenir dans les États respectifs à la tête desquels ils se trouvent ce qu'il a bien voulu obtenir pour l'intérêt… de la France. Et c'est chose faite au détriment des populations africaines dont nombreuses n'ont même plus d'eau potable ni d'électricité qu'elles avaient déjà sous Mitterrand, pillage à grande échelle ayant plus infantilisé les chefs d'État qu'amélioré les conditions de vie de leurs populations.

Ne dit-on pas en France, indépendamment de son « non » à la guerre d'Irak et du fiasco au référendum sur la constitution de l'Europe, que la seule réussite de ses deux mandats l'aura été en politique étrangère ? C'est vrai ! La France sous Chirac a tout gagné en Afrique, dans la proportion de l'enfoncement des États africains qui lui auront été les plus fidèles. Quant au reste, qu'il s'agisse de l'avant ou de l'après Chirac, chaque dirigeant africain continue de vaciller son pays vers le gouffre auquel il était destiné.

La paix des plus faibles passera-t-elle par le soutien permanent des dictateurs et le refus de les combattre quand ils sont attaqués par plus puissants qu'eux ? On peut le croire si l'on pense au peuple irakien qui, si Chirac était écouté pour que « son ami personnel » soit maintenu au pouvoir, aurait dû faire l'économie des souffrances supplémentaires. Mais combien de victimes de la dictature partagent cette analyse, et pour combien de temps encore ?


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El Sass encore en vedette dans Le Canard


« Le Canard Enchaîné » de cette semaine rend compte, comme de bien entendu, de la plainte des associations françaises et congolaise (la FCD) contre certains dictateurs africains ayant « investi » dans l'immobilier en France.

Dans un article intitulé « A la chasse aux milliards planqués par les dictateurs » l'hebdomadaire satirique décrit à sa manière « ce joyeux pillage qui a enrichi au passage des Français banquiers, promoteurs ou hommes d'affaires ».

Font l'objet d'un traitement particulier les chefs d'Etat de l'Afrique centrale. A propos du Congo « Le Canard Enchaîné » (4/4) explique que « le roi du pétrole congolais a beaucoup endetté son pays. Et plusieurs fonds d'investissement anglo-saxons, qui ont hérité d'une partie des créances, lui font des misères. L'un d'eux, FG Hémisphère, a calculé qu'entre 2003 et 2005 les dirigeants congolais ont « oublié » de verser au Trésor public de leur pays 750 millions d'euros [plus de 490 milliards de F. CFA ou plus d'un milliard de dollars, ndr] de recettes pétrolières.

Grand ami de Chirac depuis plus de trente ans, Sassou se rend souvent en France mais préfère descendre à l'hôtel Meurice, accompagné d'une importante délégation (87 personnes en mars 2006), plutôt que de séjourner dans sa villa Suzette, au Vésinet, riche en meubles d'acajou et en tapis d'Aubusson, avec marbre de Carrare et robinets en or (selon le magazine « Jeune Afrique », qui s'est intéressé à cette plomberie) dans les salles de bains.

La famille de Sassou possède aussi quelques masures parisiennes avenue Rapp et avenue Foch, et le neveu Wilfrid abrite une collection de voitures de luxe (Jaguar, Porsche, Aston Martin) dans le parking de son appartement d (550 m2) de Courbevoie. Selon le fonds britannique Kensington, Total n'est pas le seul groupe français à abuser du pétrole congolais. Plainte a été déposée en 2005 contre une banque très impliquée dans la région, BNP Paribas, pour « blanchiment d'argent ». Le vilain mot ! ».

Mais (on se console comme on peut) il est vrai, souligne l'hebdomadaire français, qu'en Afrique centrale Sassou est en bonne compagnie : il figure en bonne place avec Bongo, Dos Santos (qui « a détourné plus de 3 milliards d'euros de revenus pétroliers ») et feu le maréchal Mobutu et ses 5 milliards qui se promènent encore on ne sait où…


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"L'ascension sociale se faisant sans échelle, ceux qui se dégagent et s'élèvent ne peuvent que monter sur les épaules et sur la tête de ceux qu'ils enfoncent.." (Lanza Del Vasto).
 

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