27 juin 2007

SASSOU NGUESSO, LE DICTATEUR CONGOLAIS, BIENTOT A L'ELYSEE ?

SASSOU NGUESSO : LE DICTATEUR CONGOLAIS BIENTOT A L'ELYSEE ?

 

De source diplomatique congolaise, nous apprenons que le dictateur congolais, Sassou Nguesso, sera reçu dans quelques jours au Palais de L'Elysée à Paris. Cette visite boudée par le nouveau gouvernement français aurait été imposée à l'actuel Président par une constellation de personnalités françaises du monde politique et des affaires. Elles sont les patrons de la françafrique, cette nébuleuse néo-coloniale qui fabrique et soutient des dictateurs et dont Sassou Nguesso, est l'une des meilleures recrues. Dirigeant d'un pays pétrolier qu'il gère avec sa famille, il   représente pour ces mafieux un grand intérêt. D'où l'empressement que ces patrons affichent pour l'accréditer auprès du nouveau pouvoir français. C'est donc fort de ces soutiens que le dictateur congolais avait exigé de ses rabatteurs, qu'il fut le premier sur la liste des présidents africains que devait recevoir le tout nouveau président français.

 

 Mais les Services officiels avaient préféré commencer par une Dame, la Présidente du Libéria. Bongo alias Ondimba, lui emboîtait ensuite le pas et depuis, bien d'autres. Sassou outré, se serait plaint auprès du patron de Bolloré à travers un certain monsieur Michel Roussin, ancien ministre de Chirac et un habitué des tribunaux français. Un homme qui a joué un rôle important dans le processus qui a ramené l'homme de mpila au pouvoir. Il fut d'ailleurs l'un de ses anciens officiers traitants. Malgré cela, Sassou ne comprend toujours pas pourquoi il n'est   pas encore reçu à l'Elysée. Dans les milieux politiques français, plusieurs facteurs seraient à l'origine de ces reports. Trois sont particulièrement cités:

 

1° l'ingratitude d'un Sassou : Le 10 janvier 2007, à l'annonce de la décision de la Cour française de Cassation réhabilitant la procédure sur l'Affaire des Disparus du Beach, les violents propos tenus par monsieur Sassou Nguesso à l'endroit de la France, de ses Dirigeants et des Chefs d'Entreprises françaises opérant au Congo faisaient injure à toute la France et relevaient  de l'ingratitude. Car tous savent que ce général, décrié au sein de la population congolaise et pendant la conférence nationale avait été révoqué par le Peuple à la suite des élections démocratiques en 1992. Il est revenu sur le fauteuil présidentiel congolais à la suite d'un coup d'Etat militaire auquel la France à travers Chirac n'était pas étrangère. Comment pouvait-il oser surtout faire brûler le drapeau français et encore à Brazzaville?

 

Ces propos et ces actes devant l'ambassade de France à Brazzaville avaient été jugés inacceptables. Des conseillers n'ont pas hésité à réfléchir sur des sanctions comparables à celles infligées à Mobutu Séséseko, Bokassa et tout récemment à Patassé. Pour eux, sans la France, il serait encore en train de fuir les poursuites judiciaires pour crimes divers.

 

Mais les réactions des Conseillers sont-elles celles de leurs Chefs qui savent toujours plus sur les dessous des affaires et les tribulations des suppôts? La réponse à cette question est profonde lorsque l'on sait que ce même Sassou s'était permis de déclarer dans ses milieux intimes, qu'il avait la capacité de provoquer un « tsunami politique en France » et même de mettre au pain sec certaines personnalités de ce pays. C'est certainement pour cette raison que Chirac avait géré cette affaire qui humiliait la France presque genoux à terre.

 

Le nouveau Président français connaît bien Sassou Nguesso dont- il sait, qu'il ne tire pas sa légitimité du peuple congolais, mais plutôt de l'appui des individus aux pratiques douteuses. Ministre dans plusieurs gouvernements français, l'actuel Président sait aussi que Sassou est revenu au pouvoir au prix des milliers de morts et ce avec la contribution de Chirac son parrain et du ténébreux Jacques Foccart. Tout le monde sait aussi que  Chirac, durant tous ses mandats a porté Sassou dans sa tête et sur son dos et partout.  Les congolais, victimes permanentes de cette amitié nocive ont fait de Chirac comptable des crimes de Sassou. Monsieur Sarkozy ne veut ni ressembler à Chirac ni prendre sa place dans ce système mafieux. Il estime que son dos c'est pour porter les français et non des dictateurs africains qui affament et tuent leurs populations. D'où sa répulsion pour cet homme. L'histoire macabre de Sassou et la complicité déclarée de certains de ses prédécesseurs justifient la politique de rupture surtout avec les tyrans africains.

 

Monsieur Sassou doit donc cesser de croire que le soutien français lui est éternellement acquis, et, qu'il peut s'en servir comme d'un blanc-seing pour continuer à bloquer la démocratie et  commettre les plus graves atrocités contre les populations congolaises, certain que la France lui assurera toujours cette impunité comme au temps de Chirac. Les congolais veulent bien croire à cette rupture et en attendent les premiers signes. Cette attente est fondée dans la mesure ou des tenants du pouvoir croient fort à la magie du pétrole.  

 

Ibovi François, un Ministre congolais, des plus intégristes d'ailleurs, choisi beaucoup plus pour sa parenté d'avec Sassou que pour ses compétences, disait à des parents des disparus du beach ce qui suit…. "Notre pétrole sera notre meilleur Avocat. Où que vous alliez…que ce soit auprès de la justice congolaise ou française…notre pétrole nous défendra..." Il précisait par ailleurs qu'il en serait ainsi même au sein des milieux de l'ONU.

 

 Même si les événements l'ont démenti en partie, Sassou compte toujours sur le pétrole par lequel il renforce ses accointances avec tous les milieux mafieux rayonnant en Europe et surtout en France. Les crimes l'ont rendu tellement borgne qu'il ne voit aucune limite. Pour lui, le ciel est bleu, l'horizon est clair. Il n'a aucun souci à se faire tant que le pétrole coulera dans les réservoirs de TotalElfFina. Comme son gendre Bongo Ondimba, il déclare que toute personne a un prix. Sassou voudrait dire qu'il n'a rien à craindre des changements intervenus en France. Grâce au pétrole dont il a fait sa propriété, il croit mettre dans sa gibecière les nouveaux dirigeants français. Mais qui vivra verra…  

 

D'ailleurs, parlant des changements politiques intervenus en France, monsieur Sassou Nguesso pour se donner bonne conscience a fait reproduire à des centaines d'exemplaires par les services d'un certain Pigasse, ce mercenaire de l'information, une vidéo montrant monsieur Nicolas Sarkozy avant les élections, déclarer au sortir d'un entretien avec Sassou ce qui suit ….monsieur Sassou est un grand homme… un démocrate et un humaniste…avec qui j'ai des rapports amicaux depuis de longues années… C'est un homme bien… C'est un grand frère…. Fin de citation. Sassou calme par cette vidéo tous ceux de son pouvoir qui pourraient s'inquiéter pour le retard que prend sa réception à l'Elysée. Tous les griots françafricains munis de cette vidéo déclarent que ce retard n'est pas le signe   de la disgrâce d'un personnage et d'un régime de la part de l'Elysée.    

 

Vidéo ou pas, Sassou Nguesso doit se rappeler que monsieur Nicolas Sarkozy a fondé sa campagne sur une politique de rupture. Sa politique africaine pourrait ne pas correspondre à celle d'un Chirac qui a fait de Sassou le boucher des populations du Congo.

Au Congo même nous disons…Attention pila mossi kéba…Car le nouveau Président français qui prône le changement veut réellement se démarquer de la politique nocive de son prédécesseur qui créait et soutenait les dictatures africaines. Des signes évidents le prouvent notamment dans la composition de son gouvernement.  

 

2°- La nature criminelle de son régime qui fait de Sassou Nguesso l'un des plus cruels dictateurs du moment au monde. Après avoir fomenté un coup d'Etat militaire contre les Institutions démocratiquement établies le 5 juin 1997, Il organise en décembre 1998, une croisade militaire particulièrement meurtrière à caractère tribalo régionaliste contre des populations civiles des régions spécifiques du congo. Tout Président de la République qu'il se prétend, Sassou fera détruire tous les villages et toutes les infrastructures vitales. Il abandonnera sans assistance des milliers de citoyens dans des zones de savanes, inhospitalières, en même temps qu'il fera ajuster les canons de son armée selon la pénible progression des réfugiés. Ces opérations militaires seront plus meurtrières que celles du Darfour et très proches de l'hécatombe du Rwanda. Les médias du monde n'auront pas le droit d'en parler. Car il fallait protéger Sassou Nguesso, avait décidé monsieur Chirac. Malgré cela, ces crimes abominables poursuivront Sassou où il se trouvera.

 

3°- Le moment : Il faut ajouter aux raisons de ces reports, le fait que cette période coïncide d'avec le programme de la Cour d'Appel de Versailles, qui devra statuer sur certains points de l'Arrêt de la Cour française de Cassation réhabilitant la procédure sur l'Affaire des Disparus du Beach. Les dirigeants français craignent en effet que la presse nationale et internationale ne se saisisse de la présence d'un dictateur sanguinaire à l'Elysée pour mettre en doute la politique africaine du nouveau Président français. Car en effet, la condamnation des autorités congolaises par la justice française dans cette affaire n'est pas exclue. La visite de monsieur Sassou pour le moment ne serait pas souhaitée.

 

Par contre, Sassou Nguesso qui sait que sa force réside exclusivement dans son soutien par des milieux mafieux de la françafrique, insiste pour que cette visite ait lieu et le plus rapidement possible. Tout refus pourrait faire croire à une baisse de crédibilité vis-à-vis de ses maîtres et sonner le glas de son pouvoir.

 

Enfin, Sassou qui attend en sa faveur et le cœur en bataille, la décision de la Justice française, souhaiterait vivement se trouver en face du Président français avant le verdict pour exiger de lui, la destruction de ce dossier qui le rend fou. Nous savons aussi que depuis l'avènement du Président Sarkozy, les tenants de la françafrique infiltrés dans toutes les sphères, mouillent leurs chemises pour tenter de sauver des mailles de la Justice française le dictateur congolais.

 

 

 BINDIKA PHILIPPE

 
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"L'ascension sociale se faisant sans échelle, ceux qui se dégagent et s'élèvent ne peuvent que monter sur les épaules et sur la tête de ceux qu'ils enfoncent.." (Lanza Del Vasto).
 

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