20 septembre 2009

Regard sur le nouveau gouvernement du Congo-Brazzaville

REGARD SUR LE NOUVEAU GOUVERNEMENT

DU CONGO-BRAZZAVILLE (Cuvée septembre 2009)

 

 

Le 15 septembre 2009, M. Sassou Nguesso Denis a rendu public la composition de son énième gouvernement de fait. Il est de fait parce qu'il émane :

-      D'un système et un régime venus d'ailleurs et imposés à la nation congolaise par la violence, des coups d'Etat à répétition et dont les commanditaires sont hors du Congo ;

-      D'un régime mis en place par l'étranger grâce à l'affranchi françafricain qui, tout au long de sa vie, n'a respecté aucune des Constitutions de la République, y compris les siennes propres, même taillées sur mesure ;

-      D'un système qui n'a jamais survécu que par des fraudes électorales massives, la dictature, les crimes de sang, les crimes contre l'humanité, etc. Sur ce point, la France aura des comptes à rendre à l'Afrique, tôt ou tard et d'une manière ou d'une autre.

 

Ce nouveau gouvernement, qu'on avait annoncé resserré, est somme toute pléthorique : 38 ministres, si l'on y ajoute le ministre d'Etat, directeur de Cabinet de l'auto-élu. Ce qui n'est certainement pas bon signe pour un pays qui aspire au statut de PPTE.

 

En effet, dans son discours d'investiture à sa prestation de serment, M. Sassou Nguesso Denis a énuméré les maux qui rongent son système et dénoncé les dérives maffieuses de son régime (corruption, détournement de fonds à tour de bras, absence de toute probité morale, incompétence, etc.).

Bref, tout y est, tous les maux qu'on peut reprocher à un système barbare. Mais, espérons toutefois que cette fois-ci, il a déniché les perles rares et mis la main sur la bonne graine. Sauf que, comme dit l'adage, le poisson pourrit toujours par la tête.

 

Si les principaux barons ont gardé ou renforcé leurs positions (Mvouba, Moussa, Okombi Salissa, etc.), quelques menus fretins et baron du système (comme Mme Dambenze), ont sauté. Ils ont quitté le navire, virés, contre leur gré. Ont-ils été victimes d'une cabale machiavélique ou font-ils partie des indélicats, des corrompus et/ou des incompétents indexés dans le discours du 14 août dernier ?

 

Le Constat

 

Qu'à cela ne tienne, le premier constat est que le gouvernement, cuvée septembre 2009, souffre de plusieurs anomalies. Sont-elles congénitales ?

 

L'une des anomalies, et certainement la plus loufoque, est celle qui donne naissance à un ministère énigmatique que d'aucuns pourraient qualifier de « ministère des portages de valises », c'est-à-dire ministère des détournements, des blanchiments d'argent et autres trafics en tous genres, d'autant plus qu'il n'est rattaché à aucun des pôles créés, sinon à lui-même Sassou Nguesso Denis.

Ce ministère, serait-il celui qui est en charge des relations avec les paradis fiscaux ?

Y aurait-il des domaines économiques spécifiques que le pôle économique de M. Pierre Moussa ne pourra ni traiter, ni contrôler ? Lesquels ?

On aimerait bien savoir à quoi sert ou à quoi rime cette création du ministère « des affaires économiques spéciales », à l'instar des Services spéciaux ?

 

Il est à noter aussi que le ministère de la défense est confié à un civil, philosophe de son état, et placé sous la gestion directe de M. Denis Sassou Nguesso. Son titulaire n'est que le fusible de l'autre.

 

Le deuxième constat, au regard de la composition de cette équipe gouvernementale, est la création des pôles confiés à des Super Grands ministres. Ici, Sassou Nguesso Denis aurait mieux fait de s'arrêter là et de ne s'en tenir qu'à ces cinq ministères clés à pôles. Dans ces conditions, il aurait été mieux inspiré, avec ces pôles, de transformer tous les autres petits ministères en Grandes Directions Générales, à moins que le non-dit soit bien cela et qui est bien camouflé sous le vocable de « ministre de… » ou de « ministre délégué chargé de… ».

 

D'une part, les cinq super-grands ministères, même à ce niveau, ne sont pas tous lotis à la même enseigne. On semble y noter quelques discriminations. En effet, quoique Numéro Un du gouvernement, après avoir perdu son titre virtuel de Premier ministre somme toute inconstitutionnel – M. Sassou Nguesso Denis nous a-t-il entendus et écoutés ? –, le plus lésé de tous dans l'attribution des pôles quant à la répartition des départements à superviser, coordonner et contrôler, car c'est bien de cela qu'il s'agit, est M. Isidore Mvouba. Il n'a tout au plus que quatre ou cinq ministères sous sa botte dont l'un, celui de M. Thierry Moungalla, est à partager avec M. Pierre Moussa, en plus de Mme Claudine Mounari, encore que…

 

Ainsi, M. Thierry Moungalla est sous la supervision d'au moins deux super grands ministères. Il en est de même pour :

-      M. Claude Alphonse Nsilou, sous contrôle conjoint de MM. Mvouba et Moussa ;

-      M. Mathieu Martial Kani, sous contrôle conjoint de MM. Moussa et Yoka ;

-      Mme Emilienne Raoul , sous contrôle conjoint de MM. Yoka et Tsiba ;

-      Mme Claudine Mounari, sous contrôle conjoint de MM. Mvouba et Moussa ;

-      Le cas de M. Charles Zacharie Bowao, ministre de la défense, que nous avons placé sous le contrôle de M. Yoka, est quelque peu virtuel, car c'est M. Denis Sassou Nguesso qui a plus d'emprise sur lui que celui qui aurait pu être son conducator.

Il y en a certainement beaucoup d'autres dans cette situation.

 

D'autre part, dans ce nouveau gouvernement, le plus grand des super grands ministres, c'est M. Pierre Moussa. M. Sassou Nguesso Denis a pris le soin de le camoufler et de ne le classer qu'en deuxième position dans l'ordre protocolaire de la liste pour, certainement, ne pas susciter des jalousies. En effet, à lui seul, M. Pierre Moussa totalise au moins quinze ministères à superviser (Cf. Organigramme ci-joint en PDF).

 

Le second bénéficiaire de la diversion est M. Florent Tsiba avec au moins onze ministres sous sa botte, suivi de M. Aimé Emmanuel Yoka avec huit ministères sous son contrôle. Notons que les départements ministériels sous la coupe de M. Yoka ne sont pas des moindres. Il est le ministre de la censure systémique et des embastillements. La souveraineté nationale, la liberté d'opinion et d'expression sont mises sous le boisseau.

Le quatrième et dernier, mal servi, est M. Isidore Mvouba qui ne totalise que quatre ministères à gérer. Mais on peut lui adjoindre (contrôle partagé) Mme Claudine Mounari, vu la complexité de la duplicité du géniteur de ce gouvernement, à savoir : M. Sassou Nguesso Denis.

 

Le dernier, M. Rodolphe Adada, quoique ministre d'Etat, n'a pas de pôle. Ainsi l'avons-nous classé sous la coordination de M. Pierre Moussa.

M. Adada paraît ici comme un électron libre qui n'a de compte à rendre qu'à Sassou Nguesso Denis lui-même, directement. Ce qui est normal. Ce département ministériel n'est ni à minimiser, ni à sous-estimer. Il est l'un de ceux qui, à l'instar de celui des hydrocarbures, génèrent beaucoup d'argent. Raison pour laquelle il n'est rattaché à aucun des quatre pôles, sinon au président lui-même. Mais, il est aussi celui qui va délivrer les autorisations de création des entreprises privées des Congolais et des étrangers. Il est celui qui va attirer les opérateurs économiques, les investisseurs, les industriels étrangers dans le pays. Quitte à les sélectionner (ségrégation). Avec lui, la Françafrique ne peut que s'estimer heureuse ; elle n'a plus rien à craindre. Elle est rassurée.

 

Tout compte fait, il y a lieu de considérer les quatre responsables des pôles comme des Vice-présidents déguisés, étant donnés que la constitution en cours ne prévoit ni de poste de premier ministre, ni celui de vice-président. Mais, en dépit de l'ordre protocolaire sur le papier, le vrai patron de tous, après M. Sassou Nguesso Denis, c'est M. Aimé Emmanuel Yoka, secondé par M. Pierre Moussa, malgré le fait qu'il ait plus de ministres que d'autres sous sa responsabilité. Car la souveraineté ne saurait être au-dessous de tous les autres après le Gourou-Cobra-Suprême.

Et puis, on reprend les mêmes et on recommence !

 

Enfin, en résumé, conformément à sa Constitution, du moins en ce qui concerne la primature, M. Sassou Nguesso Denis a supprimé le poste de Premier ministre et repris tous ses pouvoirs. Ainsi, pouvons-nous lui établir ses prérogatives comme suit :

-      Président de la République, chef de l'Etat : SASSOU

-      Premier ministre : NGUESSO

-      Ministre de la Défense : DENIS sous couvert de M. Charles Zacharie BOWAO ;

-      Ministre chargé des relations avec les paradis fiscaux : SASSOU NGUESSO DENIS sous couvert de M. Alain AKOUALA ATIPAULT.

Il faut bien rendre à César ce qui est à César !

 

Aux experts et autres politologues de mieux nous décortiquer ce kaléidoscope où tout est imbriqué, au risque de ne plus savoir qui est sous le contrôle de qui et qui ne l'est pas, en dehors de M. Sassou Nguesso Denis lui-même.

 

 

Jean-Paul KIMPA-BIKENDA KELANDENZI

 

 

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ANNEXE :

 

 

Composition du gouvernement du 15 septembre 2009 :

 

1- Ministre d'Etat, coordonnateur du pôle des infrastructures de base, ministre des transports, de l'aviation civile et de la marine marchande : M. Isidore Mvouba

2- Ministre d'Etat, coordonnateur du pôle économique, ministre de l'économie, du plan, de l'aménagement du territoire et de l'intégration : M. Pierre Moussa

3- Ministre d'Etat, coordonnateur du pôle de la souveraineté, garde des sceaux, ministre de la justice et des droits humains : M. Aimé Emmanuel Yoka

4- Ministre d'Etat, coordonnateur du pôle socioculturel, ministre du travail et de la sécurité sociale : M. Florent Tsiba

5- Ministre d'Etat, ministre du développement industriel et de la promotion du secteur privé : M. Rodolphe Adada

6- Ministre des finances, du budget et du portefeuille public : M. Gilbert Ondongo

7- Ministre des affaires étrangères et de la coopération : M. Basile Ikouébé

8- Ministre de l'intérieur et de la décentralisation : M. Raymond Zéphyrin Mboulou

9- Ministre des mines et de la géologie : M. Pierre Oba

10- Ministre du développement durable, de l'économie forestière et de l'environnement : M. Henri Djombo

11- Ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat : M. Guy Brice Parfait Kolelas

12- Ministre de l'équipement et des travaux publics : M. Emile Ouosso

13- Ministre de la construction, de l'urbanisme et de l'habitat : M. Claude Alphonse Nsilou

14- Ministre de l'agriculture et de l'élevage : M. Rigobert Maboundou

15- Ministre à la présidence chargé de la défense nationale : M. Charles Zacharie Bowao

16- Ministre des petites, moyennes entreprises et de l'artisanat : Mme Adélaïde Mougany

17- Ministre du commerce et des approvisionnements : Mme Claudine Mounari

18- Ministre de l'enseignement technique, professionnel, de la formation qualifiante et de l'emploi : M. André Okombi Salissa

19- Ministre de l'enseignement primaire, secondaire chargé de l'alphabétisation : Mme Rosalie Kama Niamayoua

20- Ministre de l'enseignement supérieur : M. Ange Antoine Abena

21- Ministre de la pêche et de l'aquaculture : M. Hellot Mampouya Matson

22- Ministre de la santé et de la population : M. Georges Moyen

23- Ministre de l'énergie et de l'hydraulique : M. Bruno Jean Richard Itoua

24- Ministre des hydrocarbures : M. André Raphaël Loemba

25- Ministre de la recherche scientifique : M. Henri Ossebi

26- Ministre de la culture et des arts : M. Jean Claude Gakosso

27- Ministre des affaires sociales, de l'action humanitaire et de la solidarité : Mme Emilienne Raoul

28- Ministre des sports et de l'éducation sportive : M. Jacques Yvon Ndolou

29- Ministre à la présidence chargé des zones économiques spéciales : M. Alain Akouala Atipault

30- Ministre des postes, des télécommunications et des nouvelles technologies de la communication : M. Thierry Moungalla

31- Ministre de l'industrie touristique et des loisirs : M. Mathieu Martial Kani

32- Ministre des affaires foncières et du domaine public : M. Pierre Mabiala

33- Ministre de la communication et des relations avec le parlement : M. Bienvenu Okiemy

34- Ministre de la promotion de la femme et de l'intégration de la femme au développement : Mme Jeanne Françoise Leckomba Loumeto-Pombo

35- Ministre de l'éducation civique et de la jeunesse : M. Zacharie Kimpomi

36- Ministre délégué auprès du ministre d'Etat, ministre des transports, de l'aviation civile et de la marine marchande, chargé de la marine marchande : M. Martin Parfait Aimé Coussoud Mavoungou

37- Ministre délégué auprès du ministre d'Etat, ministre de l'économie, du plan, de l'aménagement du territoire et de l'intégration, chargé de l'aménagement du territoire et de l'intégration : M. Josué Rodrigue Ngouonimba.

 



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"L'ascension sociale se faisant sans échelle, ceux qui se dégagent et s'élèvent ne peuvent que monter sur les épaules et sur la tête de ceux qu'ils enfoncent.." (Lanza Del Vasto).

15 septembre 2009

Corruption en Afrique : Le scandale africain de la France à la lumière du Congo-Brazzaville

La corruption en Afrique : Ou le scandale africain de la France à la lumière du Congo-Brazzaville (140909)
 
Sous le titre « Film sur la corruption au Congo, sur Al Jazeera », le site Internet de Mwinda (http://ww.mwinda.org) a mis en ligne, le 9 septembre 2009, une diffusion de la chaîne de télévision AL JAZEERA sur les frasques et les turpitudes de Sassou Nguesso, président autoproclamé et auto-élu du Congo-Brazzaville dont voici les liens :
 
Première partie : http://www.youtube.com/watch?v=VpGU1hsuSpU
Deuxième partie : http://www.youtube.com/watch?v=8TcxdSbl0-E
http://english.aljazeera.net/programmes/peopleandpower/2009/09/20099912372175526.html
 
Rien n'est surprenant ni étonnant. La présence de Sassou Nguesso à la tête du Congo-Brazzaville est l'œuvre de la France. Un Français pure souche, M. Jean-François Probst[1], le prouve dans son livre "Chirac, mon ami de trente ans".


Avant lui, il y a eu notre très regretté François-Xavier Verschave et Xavier Harel, entre autres, qui ont mis le doigt sur la cupidité, l'avidité, la concussion et la férocité françaises en Afrique. C'est la politique de la CAVE (Cupidité, Avidité, Vecteurs Esclavagistes).
 
Que la saga Sassou Nguesso & Co soit répercutée par une chaîne arabophone, AL JAZEERA, est déjà un pas et un événement de taille. Ce n'est que la conséquence de la politique d'un Etat tiers qui a choisi et juré de ne jamais couper le cordon ombilical qui le lie à cette partie de l'Afrique. La France peut nier les faits. Qu'à cela ne tienne, c'est aussi son droit le plus absolu de les nier. Mais peut-elle mettre au défi et contredire M. Probst, témoin privilégié de ce crime ?
 
A moins que la France ait fait sienne ou qu'elle soit revenue à la vieille politique de l'ère des Compagnies concessionnaires, de sinistre mémoire. Déjà Total, un Etat dans l'Etat, est indexée en Birmanie, et ce n'est pas le seul pays qui fait les frais des pratiques de cette société anciennement appelée ELF. Ce sont les mêmes méthodes, les mêmes pratiques. Un individu peut changer de nom. Mais, changera-t-il pour autant sa nature ? Rien n'est moins sûr. ELFTOTALFINA n'est d'ailleurs pas la seule société française dans le collimateur, avec les mêmes méthodes, les mêmes pratiques, les mêmes comportements, les mêmes agissements, etc., à l'égard de leur vache à lait : l'Afrique.
 
Personne ne parlerait de cet homme (Sassou Nguesso), encore moins de toutes ses frasques (crimes de sang, vols, détournements de fonds publics, etc.) dénoncées dans le film, si la France qui ne s'est jamais débarrassée de son manteau, de sa nature et de son caractère, voire de ses pratiques et comportement toujours esclavagistes et colonialistes, n'était pas au centre de cette barbarie, de tous ces scandales. Elle est responsable et coupable. Aux Peuples africains de le savoir.
 
Les crimes de sang, les crimes économiques et financiers, sont donc avant tout les crimes de la France en Afrique. Sassou Nguesso n'est qu'un "GOUVERNEUR DELEGUE" local du territoire français du Moyen-Congo. Il est le bras armé et séculier de la France sur son pré carré.
 
Ainsi, pendant que les Français vont directement dans les paradis fiscaux pour y planquer leurs avoirs financiers (Suisse, Luxembourg, Autriche, etc.), pour les Africains de type Sassou Nguesso, le premier paradis fiscal c'est la France via ses banques (Crédit du Nord, BNP-Paribas, etc.) et autres Groupes militaro-industriels (Total, Bolloré par exemple, pour ne citer qu'eux) qui, eux, se chargent à leur tour de rediriger (blanchir) le fruit du pillage et de la mafia vers d'autres paradis fiscaux. Paris lave plus blanc. La France est une plaque tournante pour cette mafia de grande envergure en relation avec ses colonies. La France, pour les faillis africains et congolais en particulier, est le pilier de tous les kleptocrates, dictateurs et criminels africains au pouvoir. Pour preuve, c'est elle qui les y place, les y installe. Et quand ils ne sont plus d'aucun intérêt, soit parce qu'ils se rebiffent, soit parce qu'ils deviennent inefficaces, alors elle les « efface » pour les remplacer par d'autres.
 
Voici quelques cas :
- Le président Sankara est assassiné et remplacé par l'actuel président du Burkina.
- Bokassa est remplacé par un autre ancien président, David Dacko en Centrafrique.
- Fulbert Youlou est reversé et remplacé par Massamba-Débat, au Congo-Brazzaville.
- Massamba-Débat est renversé (assassiné plus tard par Sassou Nguesso en 1977) et remplacé par Marien Ngouabi (Congo-Brazzaville).
- Marien Ngouabi est assassiné et remplacé par Sassou Nguesso pendant deux semaines puis, par un tour de passe-passe, est remplacé par Yhombi-Opango, lui-même déposé et remplacé en 1979 par le même Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville).
- Lissouba est renversé par un coup d'Etat très sanglant et remplacé par le même Sassou Nguesso, en 1997.
- Le président Laurent Gbagbo a failli subir le même sort pour être remplacé par Alassane Ouattara, n'eût été la fierté, la vigilance et la mobilisation du Peuple ivoirien qui a défendu bec et ongles sa souveraineté et empêché ainsi ce scénario classique déjà rôdé et appliqué à d'autres pays comme ceux cités ci-dessus, à titre d'exemple.
 
Cette liste n'est pas exhaustive. Il y en a et il y en aura beaucoup d'autres, soit qui ont déjà subi, soit qui subiront demain les affres de l'Etat Françafrique, le même sort.
 
En Afrique francophone, quiconque aspire à devenir « Gouverneur délégué » (Président) de la Françafrique dans son pays ne peut y parvenir sans l'onction et la bénédiction de l'Etat françafricain dont le siège (Capitale) est à Paris[2]. De même, quiconque de ces « Gouverneurs délégués » en place ne se plie pas aux règles du Pacte colonial[3] de l'Etat Françafricain est débarqué, quand il n'est pas assassiné, et remplacé par un autre postulant. La demande est tellement nombreuse. Ainsi va la vie dans cet Etat mafieux de la Françafrique piloté depuis Paris.
 
Après, il ne faut pas parler de repentance, mais plutôt des bienfaits de l'esclavage et de la colonisation. Apres tout, n'est-ce pas Georges Clémenceau qui avait dit : "Une goutte de pétrole vaut bien une goutte de sang" ?
 
On a depuis longtemps remarqué que la France, pour des opérations dites "coup bas", n'envoie plus ses troupes officielles. Elle sous-traite, depuis des décennies, ses opérations comme les coups d'Etat. On a vu au Congo-Brazzaville la présence des Angolais, des Tchadiens, des gabonais, des Hutus-power, des mercenaires de diverses nationalités pour réinstaller SASSOU NGUESSO à la tête du Congo. Le Congo est un pays d'esclaves de la France. A leur tête, elle a placé un "AFFRANCHI". Or l'affranchi est toujours pire et plus dangereux que son maître.
 
Enfin, lorsqu'on s'adresse à la même France et qu'on lui demande de retirer, d'annihiler son "poison", elle vous répond : "Non ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat étranger. C'est une affaire qui ne regarde que les peuples des pays concernés". En clair, son message est : « Débrouillez-vous ! Cela ne me regarde pas tant que mes intérêts ne sont pas menacés »
 
Le paradoxe, c'est que quand on commence à se « débrouiller », à s'agiter et à s'organiser pour dégommer l'intrus, éradiquer le parasite inoculé par la France dans le pays, c'est la même France, qui se croit tout permis dans ces cas-là, qui dépêche des barbouzes de type JEAN-PAUL PIGASSE, BOURGI[4], GAUBERT, TOUBON (l'homme de l'Himalaya) etc., et autres troupes de substitution accompagnées de divers supplétifs (mercenaires) pour aller écraser les « rebelles ». Ainsi la situation devient-elle un cercle vicieux[5].
Quand on se retourne vers l'ONU ou l'Union Européenne, la France est là, brandissant son veto, en tant que patronne de l'Etat mafieux françafricain.
 
S'agissant de l'Afrique francophone, de ses anciennes (?) colonies, c'est-à-dire de son pré carré, la France a beau jurer la main sur le cœur qu'elle n'y est pour rien dans la situation apocalyptique qui frappe ces pays, personne, en tout cas aucun Africain encore moins un Congolais intègre et digne du nom, ne la croira. La France est un pays criminel. Ce n'est pas pour rien que Hitler allait toujours s'incliner sur la tombe de Napoléon. A chacun de comprendre pourquoi. La France, n'est-elle pas la patrie du CODE NOIR de Colbert et du CODE DE L'INDIGENAT de Napoléon ?
 
De l'esclavage à la colonisation et du Général de Gaulle à Nicolas Sarkozy en passant par Giscard d'Estaing, Mitterrand et Chirac, la France n'a jamais changé d'un iota. Elle ne changera jamais !
Dans ces conditions, rien n'est donc surprenant de voir des Consulats français brûlés en Afrique, comme récemment au Gabon. Est-ce le début d'une grande confrontation ? Est-ce le signe avant-coureur ? Et si la France ne comprenait que ce langage, ce discours ; c'est-à-dire, celui de la violence, du rapport de force puisqu'elle ne sait rien faire d'autre que cela, à l'instar de ses « affranchis » de type Sassou Nguesso ? A croire que la France recherche la confrontation armée avec les peuples africains de son pré carré.
 
L'Afrique n'est pas entrée dans l'Histoire (dixit Sarkozy à Dakar). Si pour la France, même en ce XXIème siècle, entrer dans l'Histoire :
-      C'est perpétuer la barbarie séculaire qui remonte à l'invasion de l'Afrique et à l'esclavage ;
-      C'est installer dans d'autres pays des kleptocrates, des dictateurs, des criminels sur fond de fleuves de sang humain ;
-      C'est asservir des peuples entiers quitte à les réduire en esclavage comme elle l'a toujours fait, sans scrupules et sans états d'âme, parce que sa survie en dépend, et parce qu'elle pense que c'est la seule méthode qui vaille ;
Alors le message est entendu. Il reste donc aux Africains de la prendre au mot, puisqu'elle n'a de cesse de répéter que c'est aux Africains eux-mêmes qu'il revient de régler leurs problèmes. En clair, elle leur dit de démolir par leurs propres moyens ce qu'elle a mis en place, dans leurs pays respectifs.
 
La France n'est pas "POMPIER". Elle est PYROMANE !
Comprenons-le une bonne fois pour toutes !
 
En conclusion, au regard de ce qui précède, l'Afrique du pré carré français n'est pas indépendante et ne l'a jamais été. Alors, à tous les Africains du pré carré de s'unir pour la conquérir, la reconquérir.
 
 
Jean-Claude MAYIMA-MBEMBA
Secrétaire Général de l'Organisation
Africa Human Voice International (AHVI)
 

[1] Jean-François Probst, Chirac, mon ami de trente ans, Ed. Denoël, Paris, 2007.
[2] Cf. Christophe Barbier, Gabon banania, in L'Express du 10/19/2009.
[3] Mamadou Koulibaly, Les servitudes du pacte colonial, Ed. CEDA/NEI, Abidjan, 2005. (Il est très difficile de se procurer ce livre en France. Et pour cause !
[4] Cf. : Marianne Enault, Bourgi, l'homme qui en faisait trop, in le JDD du 10/09/2009
(http://www.lejdd.fr/Politique/Actualite/Bourgi-l-homme-qui-en-faisait-trop-132558/)
[5] Cf. : Benjamin Bilombot-Bitadys, De Mitterrand à Sarkozy : même désillusion, in Mwinda Press : http://www.mwinda.org.
 


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"L'ascension sociale se faisant sans échelle, ceux qui se dégagent et s'élèvent ne peuvent que monter sur les épaules et sur la tête de ceux qu'ils enfoncent.." (Lanza Del Vasto).