13 juin 2025

Quand les Etats-Unis placent le Congo sur liste noire, c'est la France qui risque l'Afrique centrale

Quand les Etats-Unis placent le Congo sur liste noire, c'est la France qui risque l'Afrique centrale

par Modeste Boukadia 13 Juin 2025, 14:17 CDRC Congo-Brazzaville Modeste Boukadia

TRIBUNE | Quand les États-Unis placent le Congo sur liste noire, c’est la France qui risque l’Afrique centrale
Par Modeste Boukadia, Président du parti CDRC – Le 12 juin 2025 – 09h07

L’inscription du Congo sur la « liste noire » par les États-Unis révèle au grand jour les connivences dangereuses entre le régime de Denis Sassou Nguesso et des réseaux hostiles aux intérêts occidentaux. Si Paris continue de protéger Brazzaville, elle risque à terme d’être évincée de l’Afrique centrale, comme elle l’a été en Afrique de l’Ouest. Face à ce danger, seul un sursaut populaire et une transition politique apaisée peuvent sortir le Congo de l’impasse. 

L’inscription de la République du Congo sur la « liste noire » des États-Unis a provoqué une onde de choc jusqu’au sommet de l’État français. Et pour cause : cette décision américaine, aussi politique que stratégique, pourrait sonner le glas du soutien occidental à Denis Sassou Nguesso. Ce qui embarrasse plus d’un, à commencer par l’Élysée. 

Derrière cette décision radicale se cache un faisceau d’alertes longtemps ignorées. En décembre 2024, lors de la cérémonie de résurrection de Notre-Dame de Paris, le président Donald Trump avait explicitement conseillé à Emmanuel Macron de se « débarrasser » de Denis Sassou Nguesso. Il a réitéré cette injonction en avril 2025, lors des obsèques du pape François, évoquant des connexions dangereuses du régime congolais avec des réseaux affiliés au Hezbollah, au Hamas et aux groupes armés du Yémen, tous impliqués dans des actions menaçant les intérêts des États-Unis et d’Israël. 

Ces accusations ne sont pas sans fondement. Plusieurs entreprises – REGAL, SUPERSONIC, BUROTEC, La MANDARINE, La CITRONNELLE, RAGEC, CMP, SCAC, SMGC, ZEROCK – sont pointées du doigt. Elles seraient liées à des hommes d’affaires libanais opérant sous la protection directe de Denis Sassou Nguesso, et détenteurs de passeports diplomatiques congolais délivrés à dessein. Ces structures sont soupçonnées de financer des activités subversives à l’échelle internationale. 

Face à l’inertie de Paris, l’administration Trump a tranché : le Congo est désormais inscrit sur la liste noire américaine, avec toutes les conséquences économiques, diplomatiques et sécuritaires que cela implique. Ce classement équivaut à un embargo déguisé, aux lourdes retombées : toute entreprise, tout individu, tout État qui tenterait de contourner cette interdiction s’expose à des sanctions et amendes sévères en vertu des lois fédérales américaines. 

Mais ce n’est pas tout : la décision américaine place la France dans une position intenable. En continuant de soutenir aveuglément Denis Sassou Nguesso, Paris compromet son avenir en Afrique centrale. Si Emmanuel Macron persiste dans cette stratégie, la France risque d’être marginalisée, comme elle l’a été en Afrique de l’Ouest – où, à l’exception de la Côte d’Ivoire, elle a presque tout perdu. 

Le président congolais a, de fait, mis en péril la souveraineté du Congo et la sécurité de son peuple. Les Congolais doivent prendre conscience que l’heure est grave : le pays est en danger de mort diplomatique, économique et géopolitique. Il est désormais impératif que le peuple congolais se mobilise, par des villes mortes et d’autres formes de soulèvement populaire, pour forcer Paris à lâcher Brazzaville. Car tant que la France s’entête à maintenir un régime discrédité, ce sont ses propres intérêts régionaux qu’elle met en péril. 

Il ne reste qu’un chemin de sortie : une Transition Politique Apaisée. Elle seule permettra de restaurer l’État, de lancer une véritable décentralisation administrative et financière au profit des régions dirigées par des gouverneurs, et de mettre en œuvre une politique de désimmigration ambitieuse pour rapatrier les compétences et redonner espoir à la jeunesse. 

Cette transition devra s’accompagner d’une négociation directe avec le président Donald Trump, visant la dissolution des entreprises incriminées, le retrait des passeports diplomatiques abusifs, et la formulation d’engagements concrets en échange du retrait du Congo de la liste noire. 

L’Histoire est en marche. Il appartient au peuple congolais de l’écrire dans l’honneur. 

Modeste Boukadia,

Président du parti Cercle des Démocrates et Républicains du Congo
12 juin 2025Le 12 juin 2025 – 09h07


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