
15 août 2025 – 65 ans d’indépendance du Congo : Bilan et perspectives
(1960 – 2025)
Par Modeste Boukadia – Président du CDRC – 14/08/2025 – 18h44
65 ans après l’indépendance, le Congo se trouve à la croisée des chemins.
Les promesses de 1960 ont cédé la place à une crise politique, économique et sociale profonde, marquée par la confiscation du pouvoir, l’effondrement des services publics et l’isolement international. Pourtant, l’espoir demeure : à travers une Transition Politique Structurée et Apaisée (TPSA) et un Dialogue national inclusif, notre nation peut encore renouer avec le rêve fondateur d’un Congo uni, prospère et respecté. (Service Presse CDRC)
Le 15 août 1960, en application des Accords de Brazzaville et de la Loi n°60-4 du 28 novembre 1958 sur la Communauté française, la République du Congo accédait à l’indépendance, succédant à la colonie du Moyen-Congo, alors intégrée à l’Afrique Équatoriale Française (AEF).
Aujourd’hui, 65 ans plus tard, force est de constater que le rêve
d’émancipation et de développement, porté par les pères de
l’indépendance, s’est érodé.
Sur ces 65 années, 51 ont été placées sous l’hégémonie du Parti congolais du travail (PCT) et 42 sous le pouvoir personnel de Denis Sassou Nguesso.
Cette
longévité politique, rare dans le monde, a contribué à figer le pays
dans une gouvernance centralisée, autoritaire et peu tournée vers
l’innovation économique et sociale.
Un bilan qui interpelle
- Atteinte à la crédibilité internationale
- Des enquêtes internationales, notamment celles relayées par Interpol et plusieurs agences de sécurité occidentales, ont révélé l’usage de passeports diplomatiques congolais par des membres d’organisations classées terroristes par l’ONU (Résolutions 1373 et 2178 du Conseil de sécurité), telles que le Hezbollah, le Hamas et les Houthis.
- Cette dérive a gravement entaché la réputation diplomatique du Congo.
- Privation de droits civiques fondamentaux
- Le droit à l’identité, garanti par l’article 24 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, est bafoué : nombre de citoyens sont privés de passeport, de carte nationale d’identité et de carte d’électeur, les excluant de la vie civique et économique.
- Effondrement des services publics
- Les infrastructures de base – eau, électricité, santé, routes – sont défaillantes, malgré l’article 25 de la Constitution congolaise qui consacre le droit au développement.
- Plusieurs régions restent totalement enclavées et dépourvues de structures éducatives : à 50 ans, certains compatriotes ne savent toujours pas écrire leur nom.
- Jeunesse sacrifiée
- Le chômage des jeunes dépasse 45 % selon les chiffres de la Banque mondiale (2024), poussant des milliers d’entre eux à l’exil ou à la marginalisation.
- Sanctions et isolement international
- Le Congo figure sur la liste noire des États-Unis (US Treasury Department – Office of Foreign Assets Control) en raison d’activités financières suspectes et de risques élevés de blanchiment, entraînant :
• Restrictions bancaires et financières internationales ;
• Gel de certains avoirs à l’étranger ;
• Chute drastique des investissements directs étrangers ;
• Surveillance accrue des transactions internationales.
- Le Congo figure sur la liste noire des États-Unis (US Treasury Department – Office of Foreign Assets Control) en raison d’activités financières suspectes et de risques élevés de blanchiment, entraînant :
- Manipulation des processus électoraux
- Des élections organisées sans respect des standards internationaux (Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance – Union africaine) et l’instrumentalisation des églises à des fins politiques ont contribué à bloquer toute alternance réelle.
La voie de sortie : un double socle
- La Transition Politique Structurée et Apaisée (TPSA)
Fondement pour restaurer l’État républicain, en rétablissant la séparation des pouvoirs, la justice indépendante et la gouvernance décentralisée. - Un Dialogue national inclusif
Conformément à l’article 4 de la Charte africaine sur la réconciliation nationale, il doit associer toutes les forces vives – partis politiques, société civile, diaspora – pour refonder le contrat social sur des bases solides et consensuelles.
Dans ce cadre, deux lettres ouvertes, signées par des responsables politiques de l’opposition, des associations, des personnalités indépendantes et diverses individualités, ont déjà été adressées au président Denis Sassou Nguesso.
Ces initiatives traduisent la volonté de dépasser les clivages pour engager un processus de sortie de crise pacifique, respectueux des aspirations profondes du peuple congolais..
Notre cap pour l’avenir
Que ce 15 août 2025 marque le début d’une nouvelle ère :
- Décentralisation administrative et financière, afin que chaque région soit actrice de son propre développement sous l’autorité des gouverneurs ;
- Retour des compétences de la diaspora, grâce à une politique de désimmigration qui transforme l’exode en levier de reconstruction nationale ;
- Construction d’un Congo de l’unité, de la paix et de la prospérité, où le vivre-ensemble n’est plus un slogan mais une réalité tangible.
Modeste Boukadia
Président du CDRC – Une Nation Pour Tous
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire