Le 12/19/2025 par Editor CDRC
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Du marxisme proclamé à la capture de l’État
Né d’une idéologie de justice sociale et de souveraineté nationale, le PCT a progressivement transformé la dette en instrument de domination politique. Le recours massif aux Eurobonds et l’opacité de la gestion pétrolière révèlent une gouvernance par le surendettement, qui assujettit le peuple congolais et compromet l’avenir de la nation. Cette dérive pose une question vitale : comment restaurer l’État et l’intérêt général face à une prédation devenue systémique ?
De l’idéologie à la capture de l’État
Le paradoxe du PCT est total. Parti se réclamant du marxisme-léninisme, censé défendre l’intérêt collectif, la planification au service du peuple et la souveraineté nationale, il est devenu l’instrument central d’un capitalisme de prédation, où l’État est capturé par un clan et mis au service d’intérêts privés. De Marien Ngouabi à Denis Sassou Nguesso en passant par Jacques Joachim Yhombi-Opango, ce fut la même dérive que le lieutenant Ange Diawara nomma obumitri (oligarchie bureaucratique militaro-tribaliste) qui poussa le Vice-Président du Conseil Aloïse Moudiléno-Massengo à l’exil.
Ce basculement ne relève ni d’une erreur de parcours ni d’une fatalité historique. Il s’agit d’un choix stratégique assumé. À partir du moment où le pouvoir a compris qu’il ne pouvait plus gouverner par le développement, il a choisi de gouverner par la dette. Le surendettement chronique n’est donc pas un accident économique : c’est un mode de gouvernement.
La dette comme système de domination
Né d’une idéologie proclamant la justice sociale et la souveraineté nationale, le PCT s’est progressivement mué en architecte d’un système fondé sur le surendettement, l’opacité financière et l’impunité. Loin de servir le développement du Congo, cette dérive est désormais reconnue au plus haut niveau de l’État.
Le ministre des Finances, Christian Yoka, l’admet sans détour :
« Notre pays traverse une réelle situation de crise. Payer les salaires tous les mois relève d’une véritable acrobatie. Financer l’avenir — l’avenir de nos enfants — est un casse-tête qui ne peut se résoudre que par une prise de conscience. »
Cet aveu officiel confirme une réalité implacable : la dette n’est plus un outil de financement du développement, mais un mécanisme de survie politique.
Eurobonds et pétrole : les symboles d’une gouvernance prédatrice
Dans ce contexte, les Eurobonds contractés à des taux exorbitants, tout comme les revenus pétroliers qui s’évaporent dans les paradis fiscaux, constituent des preuves irréfutables de cette dérive. La dette est devenue un instrument de domination politique et d’assujettissement social, faisant peser sur le peuple le coût d’une gouvernance prédatrice.
Comme l’a analysé avec justesse le journaliste congolais Christian Perrin, le surendettement est devenu une arme fatale :
- il rend l’État dépendant de créanciers extérieurs ;
- il neutralise toute politique sociale durable ;
- il sert de prétexte permanent à l’austérité pour le peuple et à l’impunité pour les dirigeants ;
- il transforme les élections en formalités, financées par anticipation sur la dette future.
Le peuple ne choisit plus, il rembourse.
Les générations à venir ne décident plus, elles héritent de chaînes financières.
Restaurer l’État ou disparaître comme nation
Cette dérive pose une question centrale et existentielle : comment restaurer l’État, la responsabilité publique et l’intérêt national face à un pouvoir qui a fait de l’endettement une stratégie de survie politique, au détriment des Congolaises et des Congolais pour ne pas disparaître comme république et in fine comme nation ?
La réponse ne peut être cosmétique. Elle exige une rupture claire avec la gouvernance par la dette et l’impunité.
C’est tout le sens de la TPSA / ToPeSA, qui place la restauration de l’État au cœur du projet national. Un État restauré est le seul garant de la sécurité collective, de la transparence gouvernementale et de la justice sociale. Sans État fort, il n’y a ni souveraineté, ni développement, ni avenir partagé.
Modeste Boukadia
Président du CDRC – Une Nation Pour Tous
19 décembre 2025
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