26 juin 2025

Le Congo, Etat terroriste : la France face à ses responsabilités

Le Congo, Etat terroriste : la France face à ses responsabilités

26 Juin 2025, 10:51 Afrique centrale, CDRC Congo-Brazzaville Modeste Boukadia PCT Sassou Nguesso USA

Modeste Boukadia in Maryland (USA) in March 2018 during a meeting with Congolese residents in the USA. Photo: ©NadineNagel

TRIBUNE | Le Congo, État terroriste : la France face à ses responsabilités
Par Modeste BoukadiaPrésident du parti CDRC – Le 26 juin 2025 – 11h24

Alors que la République du Congo figure désormais sur la liste noire américaine des États soupçonnés de soutenir le terrorisme, la France, signataire du Traité de Rio, continue d’entretenir des relations troubles avec un régime aux pratiques mafieuses et aux alliances douteuses. Entre distribution de passeports diplomatiques à des réseaux liés au Hezbollah et silence complice du Quai d’Orsay, une question s’impose : jusqu’où ira la France pour protéger un pouvoir discrédité et dangereux ? L’heure est venue pour Paris de rompre avec l’ambiguïté. (Service Presse CDRC)

Le 9 juin 2025, l’administration Trump inscrivait la République du Congo sur la liste noire des États qui soutiennent des activités terroristes, aux côtés de régimes déjà sous surveillance internationale. Cette décision est difficilement contestable car les preuves existent. Depuis, silence radio du côté de Brazzaville… jusqu’à ce que, récemment, le porte-parole du régime terroriste, M. Thierry Lézin Moungalla, vienne se plaindre à Paris, au Quai d’Orsay. Et pourquoi pas aux États-Unis d’Amérique qui ont inscrit le Congo sur la liste noire ?

La requête du régime congolais sur la scène diplomatique au Quai d’Orsay et dans les médias français pose une question directe à la France : que savait-elle, et que couvre-t-elle aujourd’hui ?

Les faits sont graves. Des passeports diplomatiques congolais ont été délivrés à des hommes d’affaires libanais en lien avec des réseaux du Hezbollah et du Hamas – certains opérant sous la protection directe de la présidence congolaise. Ces accusations ne sont pas sans fondement. Plusieurs entreprises – REGAL, SUPERSONIC, BUROTEC, La MANDARINE, La CITRONNELLE, RAGEC, CMP, SCAC, SMGC, ZEROCK – sont pointées du doigt.

Pendant ce temps, les citoyens congolais, eux, sont privés de documents d’identité. La diplomatie congolaise est devenue un instrument d’un État parallèle, gangrené par des réseaux transnationaux dont les intérêts n’ont rien à voir avec ceux du peuple congolais.

En son temps, un ancien ministre français des Affaires étrangères, avait mis en garde Denis Sassou Nguesso « sur la trop grande facilité de distribution de passeports congolais… » L’avertissement a été ignoré. Pire, le régime a poursuivi sa logique de compromission, fermant les yeux sur les conséquences pour la sécurité régionale et internationale.

La France peut-elle continuer à soutenir un pouvoir qui, depuis 45 ans, a fait du Congo un État failli, corrompu et désormais suspecté d’entretenir des connexions dangereuses avec des groupes reconnus comme terroristes ? Peut-elle décemment accompagner Denis Sassou Nguesso dans sa volonté de tricher, encore une fois, en 2026, à la tête d’un pays exsangue ? La réponse engage l’honneur de la République française.

Car à force de soutenir l’insoutenable, la France prend le risque d’être considérée non plus comme une puissance amie du peuple congolais, mais comme une complice d’un régime dont les pratiques sont celles d’un État voyou. L’ami de mon ami n’est plus automatiquement mon ami, lorsque celui-ci piétine les droits humains, manipule les institutions et ouvre la porte à des influences obscures et terroristes.

Les principes démocratiques ne se négocient pas. La France doit choisir : soit elle continue à couvrir le régime de Denis Sassou Nguesso au nom d’intérêts économiques ou sécuritaires court-termistes, soit elle retrouve le chemin de la clarté politique et de la justice par la Transition Politique Structurelle Apaisée (TPSA).

Il est encore temps de faire ce choix. Mais le temps presse. L’histoire, elle, n’oubliera rien.

Modeste Boukadia

Président du Cercle des Démocrates et Républicains du Congo

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SOURCE :  https://cdrc-cg.com/2025/06/26/tribune-le-congo-etat-terroriste-la-france-face-a-ses-responsabilites/ 


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