12 avril 2025

Congo : Sortir des sentiers battus : Non au remake du 18 mars 1977

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Congo : Sortir des sentiers battus : Non au remake du 18 mars 1977

12 Avril 2025, 15:52 Afrique Afrique centrale, Congo-Brazzaville CDRC Modeste Boukadia PCT Sassou Nguesso

Sortir des sentiers battus : Non au remake du 18 mars 1977

Sortir des sentiers battus : Non au remake du 18 mars 1977

 

Un adage bien connu nous rappelle que : « Même à un fou, on ne lui fait les poches qu’une seule fois ! »

 

Le Congo vit aujourd’hui dans l’angoisse et l’incertitude. Du Nord au Sud, ce sont les mêmes cris de détresse, les mêmes lamentations. La misère est devenue insoutenable, et la pauvreté, criante.

 

Inutile de revenir longuement sur un bilan que tout le monde connaît : le peuple congolais n’en peut plus. Ce qu’il réclame aujourd’hui, ce ne sont plus des constats mais des solutions. Des solutions qui rassemblent et non des manœuvres qui divisent davantage une nation déjà profondément meurtrie.

 

Autrefois, on évoquait des voies de sortie de crise : Conférence internationale sur le Congo, table ronde, main tendue, compromis politique historique ou encore, dialogue inclusif dans un pays tiers. Ces pistes ont toutes été rejetées ou discréditées par le pouvoir en place – notamment le PCT et ses affidés – dans une stratégie de fuite en avant, croyant ainsi gagner du temps. En réalité, cette posture n’a fait qu’aggraver la situation et amplifier la misère populaire et la grogne est à son paroxysme.

 

Que constate-t-on aujourd’hui ?

 

• Les puissances extérieures se détournent progressivement du système PCT, conscientes de sa fragilité. Ce régime vacille et au moindre choc il s’effondrera.

• La majorité des Congolais, revenue des guerres prétendument libératrices mais en réalité à caractère tribale et ethnique pour finir en pouvoir familial et clanique, aspire à un changement sans violence, par crainte d’en rajouter aux pertes humaines inutiles.

 

Face à cette réalité, plusieurs questions doivent être posées :

• Comment briser le nœud du drame congolais, fait de complicités silencieuses et de compromissions solidaires ? Car remettre en cause Denis Sassou Nguesso c’est aussi mettre à nu tout un système de responsabilités partagées et notamment, sur les violences, les abus, et les dérives insupportables dont ont été victimes des femmes, des jeunes filles et aujourd’hui, de jeunes hommes.

• Comment se libérer de la menace du chaos programmé entretenue à dessein par certains pour dissuader toute transition ? Le refrain en préparation est bien connu : « Avec Sassou, il y avait au moins la stabilité. » Pourtant, chacun sait que cette instabilité annoncée sera savamment orchestrée pour préserver un système qui n’a jamais œuvré pour l’intérêt général.

 

Non au remake de l’histoire tragique

 

Des voix s’élèvent à nouveau, prônant des scénarios déjà vécus, inspirés des désolations meurtrières du passé, qu’on entonnera pas demain, cette infamie : « Bakongo ba bomi Denis. » Pourquoi les coups de force doivent-ils toujours être fomentés depuis le Sud du pays ?

 

L’appel à la conscience nationale

 

La violence n’a jamais été et ne sera jamais la solution aux maux du Congo. Le changement par la force n’apportera que de nouveaux maîtres armés devant lesquels il faudra tout consentir au risque de nos vies, ni la paix, ni les investissements, ni les emplois, ni l’électricité, ni l’eau potable. La seule voie viable et juste, c’est celle de l’union nationale, fondée sur le dialogue, la réconciliation et la coresponsabilité.

 

Nous avons besoin de Congolaises et de Congolais vivants, conscients de leur rôle historique, et prêts à reconstruire la nation. Le Congo ne se fera pas sans les Congolais, et il n’appartient à aucun clan. Il est à nous tous.

 

Souvenons-nous du coup d’État du 5 juin 1997 et de ses conséquences dramatiques. Souvenons-nous du rôle joué par les armées étrangères venues du Zaïre (RDC), d’Angola et du Tchad, notamment dans les régions du Sud. Ce précédent, chacun doit s’en rappeler pour ne pas être complice.

 

Un tel scénario ne doit jamais se répéter.

 

Pour conclure :

 

Oui, nous voulons le changement. Oui, nous appelons à l’union nationale. Mais non, nous refusons l’instrumentalisation des populations, qu’elles soient du Nord ou du Sud.  Le Congo doit se reconstruire dans la tranquillité, la justice, et la responsabilité partagée. « Ni peur, ni haine, c’est là notre victoire ! »

 

Modeste Boukadia

11 avril 2025

 

SOURCE : https://cdrc-cg.com/2025/04/11/sortir-des-sentiers-battus-non-au-remake-du-18-mars-1977/