Congo : Appel aux Congolais pour le changement
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Mes chers frères et sœurs, chers compatriotes,
Nous connaissons tous la situation critique dans laquelle se trouve
notre beau pays, le Congo. Pour qu’il retrouve sa souveraineté, sa
dignité et l’unité de son peuple, j’ai proposé à plusieurs reprises des
voies de sortie : la Conférence internationale, la Table ronde, la Main
tendue, ou encore le Compromis politique historique. Ces initiatives ont
été systématiquement rejetées d’un revers de main par le régime en
place, convaincu qu’il pouvait indéfiniment décider de nos destinées.
Mais aujourd’hui, l’heure du changement a sonné. Et ce changement ne
viendra pas d’en haut. Il viendra du peuple. Il viendra de vous. Il
viendra de notre jeunesse, lucide, exigeante, courageuse. Une jeunesse
qui ne veut plus subir, mais construire. Une jeunesse qui veut tourner
la page des compromissions et écrire une nouvelle histoire pour notre
pays et pour l’Afrique.
C’est cette ambition que je porte à travers le projet de la désimmigration
: non pas un simple retour au pays, mais une dynamique profonde de
réintégration des intelligences, des talents, et des énergies au service
d’un développement souverain, moderne et partagé.
Mais pour avancer ensemble, il faut regarder les faits avec lucidité,
sans caricatures, sans procès d’intention. Il nous faut construire. Et
pour cela, nous devons sortir des jugements faciles et des divisions
stériles.
Certains peuvent s’interroger sur mon parcours, sur mes engagements,
sur ma présence hors du Congo. Et cette interrogation est légitime. Mais
depuis des décennies, j’ai dénoncé, avec constance, les liaisons
malsaines entre la France et l’Afrique, et particulièrement entre la
France et le Congo. J’ai combattu les dérives autoritaires et les
systèmes verrouillés qui étouffent nos peuples. Et je l’ai fait au prix
fort : la prison, l’exil. Mais je n’ai jamais renoncé. J’ai résisté,
comme d’autres l’ont fait, souvent dans le silence, parfois dans
l’ombre, mais toujours avec fidélité à mes convictions et à mon pays.
Aujourd’hui, je vous invite à dépasser les fantasmes, à dépasser les
étiquettes. Ce ne sont ni les appartenances, ni les titres, ni les
rumeurs qui définissent un homme. Ce sont les actes qu’il pose, la
vision qu’il incarne et les intérêts qu’il défend. Et l’intérêt qui doit
tous nous guider, c’est celui du Congo, et au-delà, de notre continent.
Oui, nous devons reconstruire. Mais reconstruire sans haine, sans
esprit de vengeance. Dans la dignité. Nous ne devons pas ressembler à
ceux qui ont trahi. Nous devons être meilleurs. Nous devons être les
bâtisseurs d’un monde nouveau, en dialogue avec les États-Unis, l’Europe
de l’Est, la France, l’Union Européenne, la Chine, la Russie, le
Moyen-Orient, et tous ceux qui respectent nos peuples et notre
souveraineté pour établir des partenariats dynamiques, responsables et
respectueux.
Quant à ceux qui vivent en exil, qu’on ne s’y trompe pas : l’exil
n’est pas un privilège. C’est une blessure. Mais c’est aussi, parfois,
une nécessité pour continuer le combat autrement. Loin du sol natal,
mais toujours le cœur tourné vers la patrie. Car notre cordon ombilical,
lui, n’a jamais été coupé.
Et surtout — j’insiste — ce n’est pas en opposant les générations que
nous bâtirons l’avenir. Le monde a besoin de l’Afrique. Mais l’Afrique
ne répondra pas à l’appel de l’Histoire si ses enfants se tournent le
dos. Si les jeunes rejettent ceux qui ont ouvert la voie. Ou si les
anciens refusent d’écouter ceux qui inventent demain.
L’heure est venue de construire des ponts, pas des murs. D’unir nos forces, pas de les fragmenter.
L’expérience a besoin d’un souffle nouveau. Et la jeunesse, pour
transformer son énergie en force politique, a besoin d’un ancrage dans
la mémoire, dans l’histoire, dans les luttes passées. Ce que nous devons
réussir ensemble, c’est un passage de témoin. Un relais, pas une rupture.
Oui, une autre génération arrive. Oui, elle porte une autre vision.
Et c’est précisément pour cela que nous devons marcher côte à côte. Avec
lucidité. Avec respect. Avec responsabilité.
Car c’est ensemble, et seulement ensemble, que nous construirons l’Afrique que nous méritons. Et que nous relèverons le Congo que nous laisserons en héritage à nos enfants.
Modeste Boukadia – le 29 avril 2025 – 13:38 (heure de Paris)
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