
TRIBUNE : L’heure du sursaut national – bâtir la Transition sans Denis Sassou Nguesso
Par Modeste Boukadia – Le 06 juillet 2025 – 15h27
Construire l’après-Sassou : une exigence nationale.
Alors que le Congo est désormais inscrit sur la liste noire des États-Unis, soupçonné de collusion avec des organisations terroristes, il devient urgent de tourner la page d’un régime qui a isolé le pays et étouffé ses forces vives. Dans cette tribune, Modeste Boukadia appelle à une Transition Politique Structurelle Apaisée, sans Denis Sassou Nguesso, pour rebâtir un Congo souverain, stable et respecté sur la scène internationale. Une main est tendue. Mais pour combien de temps encore ? (Service Presse CDRC)
Il est des moments où l’histoire s’accélère. Nous y sommes. Le temps est venu pour le Congo de tourner la page sombre du Parti Congolais du Travail (PCT), qui a mené notre pays à l’effondrement moral, économique et diplomatique. Ce naufrage se traduit aujourd’hui de manière brutale : le Congo figure désormais sur la liste noire des États-Unis d’Amérique, aux côtés des régimes soupçonnés de financer ou de soutenir des organisations terroristes.
Depuis longtemps, j’ai alerté sur les relations troubles que Denis Sassou Nguesso entretient avec des groupes tels que le Hezbollah ou le Hamas. Aujourd’hui, ces avertissements sont devenus des réalités accablantes. Ce classement, loin d’être symbolique, est un marqueur de notre isolement international. Il assombrit nos perspectives économiques, fait fuir les investisseurs, et fragilise davantage une jeunesse déjà abandonnée.
Mais ne nous trompons pas de débat : le problème n’est plus Denis Sassou Nguesso. Son départ est acté par l’histoire. Il ne s’agit plus de savoir s’il doit partir, mais comment nous, Congolais, allons organiser la suite. C’est cette responsabilité collective que je veux porter devant la nation.
Nous devons ouvrir une nouvelle ère. Une ère d’apaisement, de reconstruction, de renouveau. Cela passe par une Transition Politique Structurelle Apaisée, fondée sur la réconciliation nationale, sans chasse aux sorcières, mais avec la lucidité politique nécessaire. Car le temps de la justice viendra. Le temps des historiens aussi. Mais aujourd’hui, c’est le temps de l’action.
Nous devons désenclaver nos territoires, garantir l’accès à l’eau et à l’électricité, remettre sur pied notre système de santé et d’éducation. Sans cela, aucun avenir n’est possible. Le peuple attend des solutions concrètes.
Denis Sassou Nguesso va partir. Il le sait. Et c’est à lui seul qu’il revient de choisir comment : par la grande porte, ou par la petite, au prix de grandes secousses. Ce n’est pas une menace. C’est un constat lucide. Car si l’histoire se charge de l’éconduire, ni la France – malgré ses intérêts en Afrique centrale –, ni aucun autre partenaire ne pourra le sauver. Il le sait. Et son entourage aussi.
J’ai tendu la main. Je dis que la voie de l’Union Nationale que le parti CDRC propose depuis toujours est un acte politique majeur. Elle démontre que, au-delà des rivalités, des blessures et même des insultes passées, une union est possible. Car le pays doit primer sur nos egos.
Je le redis : le Congo a besoin de tous ses enfants. La Transition Politique Structurelle Apaisée est notre seule chance d’éviter le chaos. Elle doit se faire sans Denis Sassou Nguesso. Il doit se retirer, aller se reposer à Oyo, écrire ses mémoires s’il le souhaite.
Notre priorité doit être de restaurer notre souveraineté, pour pouvoir renouer avec nos partenaires internationaux, notamment les États-Unis, et sortir de cette infamante liste noire. Mais cela ne se fera pas sous l’autorité de ceux qui nous y ont menés.
Et pendant que le pays souffre, Sassou Nguesso s’attaque aux fondements mêmes de notre démocratie. Il a fait radier des partis historiques comme le RDD de Jacques Yhombi-Opango, ou le PSDC de Clément Mierassa. Ces formations politiques sont nées avec l’ouverture démocratique de 1990. Pourquoi les faire disparaître aujourd’hui ? Pourquoi ce tri autoritaire ?
J’interpelle ici publiquement Raymond Mboulou, ministre de l’Intérieur : pourquoi instrumentaliser les échéances électorales en écartant les véritables forces politiques et en favorisant des partis de complaisance ? Est-ce ainsi que vous entendez défendre la démocratie ?
Cette manœuvre démontre que la prétendue « réconciliation inter-nordiste » n’était qu’un leurre, un piège destiné à asseoir la domination du clan Sassou au détriment même des autres ressortissants du Nord. Aujourd’hui, c’est le RDD qui est suspendu. Demain, ce sera l’UPADS, le CNR, ce qui reste du MCDDI, et bien d’autres encore.
J’appelle donc tous les partis encore liés au pouvoir : ouvrez les yeux. La suspension du RDD est un signal. Il vous trahira, comme il en a trahi tant d’autres. Il est temps de quitter le radeau qui coule.
Il est temps de choisir l’avenir, de choisir le peuple. Le futur appartient à ceux qui œuvrent pour l’unité, la paix et la souveraineté nationale. La Transition Politique Structurelle Apaisée est l’unique voie pour sauver le pays du chaos et redonner l’espoir à notre jeunesse.
Denis Sassou Nguesso va partir. Il sait dans quelles conditions. Dignement comme Mandela, ou humilié comme Mobutu.
Quant à moi, j’ai une parole. Je l’ai donnée. Je la tiens.
Allons ensemble vers la Transition. Pour la tranquillité de tous, pour la paix durable, pour reconstruire un Congo libre, prospère et souverain.
Modeste Boukadia, Président du parti Cercle des Démocrates et Républicains du Congo (CDRC) – « Une Nation Pour Tous«
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