7 mars 2016

(Congo-Brazzaville) Licenciements dans le milieu pétrolier et liaisons dangereuses...

Licenciements dans le milieu pétrolier et liaisons dangereuses entre entreprises pétrolières et milieux de pouvoir au Congo
Posted By: perepadoson: mars 2, 2016

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Dans l’illégalité la plus absolue, au mépris des règles élémentaires de droit, nous constatons une vague de licenciements dans les entreprises pétrolières et para pétrolières. Notamment à Pointe-Noire. Les entreprises concernées sont Schlumberger, Bos-congo, Perenco, Weatherford…

Ces licenciements abusifs se font pour la plupart au profit des sous-traitances appartenant au Clan NGUESSO. Certains salariés appartenant à ces différentes entreprises sont parachutés vers ces sous-traitances pour une même charge professionnelle mais avec un salaire réduit de moitié et amputé des prestations sociales qui vont habituellement avec.
 
Cela va encore plus loin avec de multiples contrats d’entreprises créées à la hâte qui raflent des marchés sans exécuter totalement ou partiellement le cahier des charges qui leur est soumis.

La société IPA qui est administrée par Alexis Ndinga, patron de la génération CAPO, patron du groupe IMEX, député de la première circonscription électorale du premier arrondissement  de Pointe-Noire (Lumumba),  appartiendrait en réalité à son oncle ; le général ministre Pierre Oba. La société IPA, rattachée au groupe IMEX, s’occupe de transporter les agents de Total et fournit des chauffeurs à TOTAL  E&P Congo.

Avant IPA, les chauffeurs étaient gérés par la société SOTRAFOR dont le patron (monsieur CHAUSSADE) avait pris la clé des champs sans crier gare, abandonnant les travailleurs, chauffeur de Total, sans solde. Ensuite la gestion des chauffeurs fut assurée par la société Losange de madame LALANDE, patronne de la station service Total située en face de la direction générale du CFCO.

Dans la série des liens douteux entre certaines entreprises pétrolières comme Total et les entreprises congolaises appartenant pour la grande majorité à des personnalités du microcosme politique local, l’immobilier tient une part importante. Un  certain nombre de villas appartenant aux caciques du régime et louées à Total sont gérées par des entreprises de façade comme Falaix immobiliers, faisant ainsi fi des règles internes de Total qui interdisent de prendre en location ou en prestation les biens des politiques des pays où il opère.

La société de sureté SCAB qui s’occupe notamment de la sécurité des locaux de Total est présentée comme une propriété de Maurice Nguesso, grand frère de Denis Sassou Nguesso, qui en serait le principal actionnaire. La société SCAB a quintuplé ses effectifs. Son personnel dépasse désormais le millier avec des salaires dépassant à peine 74000 FCFA. Ces derniers pour survivre quémandent à tout va en fin de mois. Fait surprenant,  dans ce millier d’employés on ne compte qu’une trentaine de CDI. Les contrats sont donc pour l’essentiel des CDD arrêtés tous les 6 mois. Après 30 jours les employés sont rappelés pour la signature d’un nouveau contrat.  Le tout au vu et au su de Total.
Ces employés n’ont pas le droit d’avoir un syndicat. La machine est tellement bien huilée que personne ne s’en aperçoit. Le personnel tenant à garder un emploi (même précaire) s’abstient de mener une quelconque action contre l’employeur.

Maurice Nguesso serait également actionnaire principal d’Equaflight, l’entreprise qui gère les jets privés de Total.

Dans cet qui est désormais une mafia, le général Jean-François Ndenguet,  directeur général de la Police Nationale de son état, est l’heureux loueur à Total et à d’autres entreprises de la place de maisons et immeubles au centre ville de Pointe-Noire. Le suivi et le recouvrement de toutes ces villas et appartements est supervisé par des officiers de la Police en poste à Pointe-Noire. Vous avez dit abus de pouvoir? Abus de position dominante?

Les CPP « contrat de partage de production » prévoient qu’une partie des bénéfices revienne à l’opérateur « TOTAL, ENI… » Généralement 85%. Une autre partie revient à la république du Congo, généralement 15%. Tous les frais générés par ces entreprises sont décotés par Total comme frais de fonctionnement dans le cadre des contrats de partage de production… La côte part congolaise… C’est à dire dans les infimes 15% qui  reviennent de droit au Congo.

Ce qu’il faut comprendre c’est que dans ce business extrêmement juteux pour les acteurs, la République du Congo supporte certaines charges dont les logements, les déplacements, la maintenance, les salaires des travailleurs avec les prestataires cités ci-dessus. Ces charges ponctionnées à l’Etat servent en fait à engraisser les Nguesso, Ndenguet, Oba et compagnie… Aussi les travailleurs congolais ne représentent que 10% des salaires et moins de 30% des charges.
Pour le reste ce sont les entretiens des expatriés sous divers contrats de travail. D’abord les VIE « volontaires internationaux en entreprise » logés à au moins 600.000 FCFA/mois, transportés à 50.000 FCFA/jour, gérés à 300.000FCFA /week-end.

Il y a ensuite les contractés logés à 1.500.000 FCFA/mois, transportés à plus de 50.000 FCFA/mois, payés entre 850-1.950€ /jour, gérés à 300.000 FCFA/week-end.

Enfin il y a les expatriés agents de Total: logés à 2.500.000 FCFA/mois, payés entre 850-1.950€ FCFA/jour, gérés à 300.000 FCFA/week-end, transportés à 50.000 FCFA/jour ouvrés (jours de travail), transportés les weekends par un véhicule acheté km =0 à CFAO grâce à une assistance de Total. Notons que seuls les expatriés bénéficient de cette aide à l’achat de véhicules chez CFAO.
Les congolais, eux, avaient droit à des prêts remboursables sans frais supplémentaires. Ils y « avaient » droit. Actuellement pour des raisons non élucidées, TOTAL a enclenché un processus de suppression des prêts. Ces prêts qui, reconnaissons-le, étaient les seuls réels avantages sociaux de cette corporation pour les contrats nationaux. Ce sont les avantages sociaux qui font grimper la rémunération dans le secteur pétrolier (les primes et les prêts en font partie). A titre d’exemple, les primes pour aide à la scolarité des enfants varient entre 200.000 FCFA & 1.000.000 FCFA/an/enfant de collaborateur, selon que cet enfant soit à la maternelle, à l’école primaire ou à l’université à l’étranger.

Au point où nous en sommes, seule une enquête parlementaire pourra faire bouger les lignes et mettre un terme à ces procédés illégaux et autres magouilles mais… ne rêvons pas trop. Nous sommes en Sassoucratie, le pays de la culture de l’impunité. Ebonga ebonga té, toujours meilleurs. Circulez, il n’y a rien à voir.

Edo Ganga
KOTTO DOMINIQUE

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