3 avril 2013

La farce chronique de l'opposition congolaise (FPOC)

LA FARCE CHRONIQUE DE L’OPPOSITION CONGOLAISE
par DANIEL NKOUTA


Lorsqu’il y a quelques années, en tout cas au moment du simulacre des législatives, organisé par Sassou et son Parti Congolais des Tricheurs (PCT), j’avais écrit que tous ceux qui, malgré l’interpellation par les faits, persistent à espérer que des frêles Associations sans la moindre stratégie comme le FRONT DES PARTIS DE l’OPPOSITION DU CONGO (F.P.O.C.) composés d’anciens dignitaires du PCT et apparentés, constituent une arme efficace pour vaincre l’expansion de la kleptomanie clanique organisée avec ingénierie par le clan Sassou, suivie par le meurtre consensuel de l’Etat, se leurrent ; lorsque j’indiquais à l’occasion ma certitude que les auteurs fabricants de telles Formations politiques, soit se complaisent à tromper la population et qu’en réalité tout le tintamarre orchestré n’a pour objectif que d’alerter le Pouvoir afin d’être invité à la mangeoire ; soit, ce qui est tout aussi grave, ces formations politiques dites de l’opposition sont en fait une fabrication du Pouvoir pour distraire, une fois encore, l’on m’a blâmé pour ce qui paraissait être une sentence excessive.

Je me suis même entendu dire très gentiment, que je devais éviter un tel discours qui consistait à décourager le seul instrument dont nous disposions pour le moment pour combattre le régime en place. Seigneur Jésus ! Mais qu’ai-je fait au Bon Dieu pour m’avoir donné naissance dans ce foutoir qu’est le Congo, avec des gens qui peinent à comprendre ?

A l’approche de chaque échéance électorale, les Congolais ont pu constater que le comportement de la prétendue opposition demeure identique. On organise un tapage médiatique pour clamer le dépoussiérage du cadre légal susceptible de conduire à des élections libres et transparentes. Qu’il s’agisse des premières législatives depuis le retour du clan prédateur au pouvoir, qu’il s’agisse des deux présidentielles ou des dernières législatives, la tactique a toujours été la même.

J’écrivais l’an dernier, que refusant de tirer les leçons de la réalité, cette opposition au sein de laquelle s’affichent des personnages qui me paraissent n’avoir aucun projet de société cohérent à défendre en commun, ni entre eux, encore moins avec le peuple, sinon le départ de Sassou du pouvoir et encore, une opposition sans critique réelle ni programme politique, s’arc-boute sur l’exigence récurrente de la fameuse Commission électorale indépendante, donnant à croire que Sassou et son clan, qui savent pertinemment que démographiquement aucune élection transparente ne peut leur être favorable, pourraient, sans se suicider, mettre en place une Commission véritablement indépendante. Ce serait en tout cas espérer que Sassou donnerait aux Congolais la corde avec laquelle il serait pendu.

Ainsi, après avoir organisé il y a peu, les fameux ETATS GENERAUX DE L’OPPOSITION réunis à Brazzaville du 20 au 22 février, puis la seconde session de sa Convention Nationale du 6 au 7 mars 2010 au Siège de l’Action pour la Renaissance du Congo (ARD) à Brazzaville sous le thème : La pratique de la démocratie au Congo état des lieux et perspectives ; nonobstant les faits, le fameux Front des Partis de l’Opposition Congolaise (F.P.OC.) s’est de nouveau présenté devant le Ministère de l’intérieur du PCT, pour une fois encore se laisser organiser aux fins d’accompagner les candidats du PCT aux législatives jusqu’à la ligne d’arrivée, tout en se tenant soigneusement derrière. Ange Edouard MPOUNGUI, ancien Premier Ministre du PCT, éminent membre du fameux Front des Partis de l’Opposition Congolaise (F.P.OC.) à qui ses anciens amis marxistes ont récemment cédé gracieusement un siège au Sénat, ne s’est pas gêné de déclarer que les dernières sénatoriales étaient une avancée démocratique dans notre pays.
Comment concilier une telle déclaration avec les preuves irréfragables rapportées par le document récemment publié par un autre Dignitaire du même Front, mon ami Clément MIERASSA, statisticien de son Etat, qui dénonce le gonflement des données par le recensement administratif réalisé par l’Administration du PCT, et dans lequel l’on peut retenir le constat qui suit :

« Tout ce qui précède permet de relever un certain nombre de choses extrêmement importantes. La première : C’est qu’il y a la volonté de gonfler les données de cette opération. Ce qui permet de dire avec le recul dans le temps que depuis 2002 aucune élection n’a été ni libre, ni transparente, ni régulière. Il faut cesser avec cette façon de faire. La deuxième : C’est que l’on a voulu faire croire que tout cela était transparent. Lorsque des voix se sont élevées à un moment donné pour dire qu’il y avait constitution d’une réserve d’environ 500.000 voix, on a crié au scandale et on a demandé de le démontrer. La démonstration a été faite de façon magistrale et on y a été fortement aidé par les résultats du recensement général de la population et de l’habitat de 2007 dans lequel nous trouvons par les calculs le chiffre de 448.351 électeurs en plus. La troisième malgré cela, le Gouvernement est resté muet visiblement le dos au mur sans avoir le moindre argument pour justifier cette fraude massive et cette tricherie. Quatrième : Est ce qu’il pouvait en être autrement lorsque l’on sait que le système est tenu de bout en bout par les membres du Parti au pouvoir à  tous les niveaux, qui sont en réalité en mission du Parti. L’une des composantes de cette mission  est de veiller et de tout mettre en œuvre pour conserver le pouvoir et y demeurer éternellement. Cinquième : Le précédent de l’invalidation des résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 1996 tout en faisant jurisprudence gêne le pouvoir actuel après l’apport et la démonstration du caractère scandaleux du Recensement Administratif de 2001. Sixième: il faut se rendre à l’évidence que la CONEL n’est pas indépendante, et que le Ministère de l’Intérieur n’est pas neutre. Septième: il est plus qu’urgent et nécessaire de faire l’audit du fichier électoral, d’avoir un site contenant toutes les données relatives aux différentes élections depuis 1992 ; Huitième: cette situation entraîne la perte de crédibilité  du Gouvernement. Plus grave, elle crée une crise de confiance, la méfiance entre les acteurs politiques, situation qui avait amené dans les années 1996 et1997 la réalisation d’un Recensement Administratif spécial pour permettre aux acteurs politiques de régler de façon consensuelle des questions telle que la détermination du corps  électoral, Neuvième: le découpage électoral de 2002 fait sur la base des résultats  du Recensement Administratif de 2001 crée beaucoup de frustrations et d’injustices. Il devrait constituer un point de l’ordre d du jour d’une rencontre entre pouvoir et opposition, Dixième: le Gouvernement porte atteinte à l’indépendance de la statistique. Ce qui est une dérive très grave qu’il arrêter très rapidement.

D’où la nécessité de mettre en place une Commission Nationale Electorale véritablement Indépendante chargée de la réalisation de toutes les opérations préélectorales et électorales ;

Le Gouvernement actuel devrait : invalider les résultats de cette opération qui porte atteinte à la crédibilité de ce pouvoir ; établir les responsabilités comme l’avait d’ailleurs envisagé le Président de la CONEL lorsqu’il avançait le 11 juillet 2009 que le corps électoral était de 1.800.000 électeurs ; sortir du laxisme et prendre des sanctions exemplaires à l’encontre des responsables de cette préoccupante situation. Tout ce qui vient d’être dit plus haut fait apparaitre que le Gouvernement a perdu sa crédibilité, il se refuse à reconnaître ce qui est évident pour tout le monde maintenant ; à savoir qu’il y a eu volonté manifeste de fraude et de tricherie du Gouvernement depuis 2002 et qu’aucune élection organisée depuis cette année n’a été ni libre, ni démocratique, ni transparente, le Gouvernement veut se cacher pour ce problème derrière le fait que c’est l’une de ses prérogatives et qu’il est tenu de respecter les lois et règlements de la République, Il faut être heureux de voir le Gouvernement évoquer ces aspects parce que tout simplement il passe le clair de son temps à violer la Constitution sur laquelle son Chef a prêté serment, Comment comprendre et expliquer que le Gouvernement n’ait pas respecté ses propres textes qui prévoient la réalisation d’un Recensement Administratif chaque année, La réalité est qu’il ne se préoccupe de l’exécution de cette opération qu’à l’approche des échéances électorales comme en 2001 et maintenant, nous avons été surpris des déclarations du Ministre de l’Intérieur qui essayait maladroitement de justifier cela avec sa venue au Ministère. Malheureusement, cela ne tient par parce qu’il y a la notion de la continuité de l’Etat, il faut le dire clairement.

Avec la crise de confiance qui règne actuellement ; très peu de Congolais croient en la capacité de ce
gouvernement d’organiser une opération neutre, qui puisse permettre l’extraction d’un corps électoral qui garantira la tenue d’une élection libre démocratique et transparente, il faut clairement souligner que le Recensement Administratif dont l’objectif  classique est de mettre à jour les monographies, est une opération que doivent chaque année effectuer les autorités sous-préfectorales sans nécessiter ni donner lieu à la mise en place par le Gouvernement d’une Commission Nationale, et des centres de traitement des données spéciaux souvent budgétivores. Pour une bonne partie de l’opinion congolaise, il s’agit d’un Recensement Administratif Spécial déguisé en vue d’en extraire comme à l’accoutumée, un corps électoral à l’avantage du pouvoir et de procéder aux mêmes fins, à un nouveau découpage électoral. Ce qui signifie bien sûr, que selon cette vision, les élections de 2012 ne seront ni libres, ni démocratiques, ni transparentes.

CONCLUSION

Le refus par le pouvoir d’organiser un dialogue politique entre tous les acteurs de la vie politique nationale crée un climat de méfiance entre ceux-ci qui n’est pas de nature à convaincre les Congolais sur la volonté politique des Gouvernants actuels d’organiser des élections libres, démocratiques et transparentes. Le passé récent a fait perdre toute crédibilité à ce Gouvernement. La position clairement affichée de ne pas mettre place une Commission Electorale Nationale véritablement Indépendante aggrave le malaise. Le peuple congolais n’est pas dupe et il connaît les véritables intentions du pouvoir en place.  C’est pour cela qu’il est plus qu’urgent de : tenir une Concertation Nationale qui aurait pour entre autre objectif de créer un climat de confiance entre les Congolais ; mettre en place une Commission Electorale Nationale véritablement Indépendante ».

Voici le cinglant réquisitoire de Clément MIERASSA, qui me paraît à l’évidence peu compatible avec le comportement de notre prétendue opposition sur le terrain, qui tout en criant à la fraude, à la manipulation du fichier électoral, accepte tout de même de participer à tous les scrutins. Après avoir tranquillement encaissé chacun la faramineuse somme de Trente millions (30.000.000) de FCFA, pour tapage médiatique simulé et sur commande du PCT, ils reviennent chaque fois à la radio pour dénoncer la mascarade à laquelle ont participé.

Je voudrais leur dire très franchement, que nous ne sommes pas dupes. Nous avons tous compris, et d’ailleurs, la population, sans mot d’ordre, a entrepris depuis, de s’abstenir d’aller voter. Plus personne ne croit désormais à la capacité du PCT d’organiser le moindre scrutin transparent dans ce pays.

Lorsque mon ami Clément MIERASSA affirme que : « Le peuple congolais n’est pas dupe et il connaît les véritables intentions du pouvoir en place. C’est pour cela qu’il est plus qu’urgent de : tenir une Concertation Nationale qui aurait pour entre autre objectif de créer un climat de confiance entre les Congolais ; mettre en place une Commission Electorale Nationale véritablement Indépendante » ;  s’il est vrai que les Congolais ne sont pas dupes, et qu’ils connaissent en effet les véritables intentions du pouvoir en place ; je suis cependant loin de partager la thérapeutique prescrite, qui consiste à dire que la solution se trouve dans la convocation d’une Concertation Nationale. Le vers étant dans le fruit, quelque soit le traitement administré, la situation demeurera la même, aussi longtemps que nous refuserons de comprendre, que c’est la nature de la tribu au pouvoir qui, comme une race de sangsue, s’est agglutinée aux commandes du pays, qui est l’unique cause de nos malheurs.

Je peine à comprendre que je sois le seul à comprendre, à moins évidemment que tout le monde l’ai compris comme moi, mais que c’est l’audace de l’affirmer urbi et orbi qui fait défaut ; que le mal exclusif qui mine l’avenir de notre pays, est cette cohabitation qui nous a été imposée par le système colonial, avec la tentative de création d’une nation hybride, faite de composantes ethniques aux fondamentaux en total déphasage. Il faut reconnaître, et tant pis si mon approche dérange, l’essentiel est ailleurs, que le modèle de la nation multiethnique importé chez nous par l’action coloniale, est vécu dans la partie méridionale, comme un véritable holocauste culturel, la philosophie sociopolitique des peuples du Sud de notre pays, n’ayant que peu de sympathie pour celle de la partie du Nord. Plutôt donc que de clamer la réunion d’une concertation nationale, une de plus et pour rien, il convient d’aller vers l’essentiel, la solution idoine, celle de la mise en place du cadre qui fixera l’autonomie des régions. SASSOU et ses congénères n’en veulent pas, car, ce sera leur mort, ne produisant rien, n’ayant aucune ressource intéressante, même pas humaine. Et pourtant c’est ici que réside la condition de notre développement et de la paix sociale.

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