8 avril 2007

La Françafrique a un nouveau chef





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La FranceAfrique a un nouveau chef / Sarkozy fait son entrée dans la FranceAfrique (France à fric)

La FranceAfrique a un nouveau chef : Après Charles De Gaulle, Valéry Giscard D'Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy accepte à son tour le trône de la Françafrique.

Le vendredi 23 mars 2007


VOICI les faits tels qu'on nous les a présenté et tels qu'ils se sont réellement passés chronologiquement :

Lundi 12.03.07 à 8H23 :

Ce qui nous a été présenté :

Le Président Chirac prononce son discours à la Nation française, où il annonce officiellement son intention de ne pas briguer un nouveau mandat. Et par la même occasion, il fait savoir qu'il ferait connaître le choix de son candidat un peu plus tard.

Ce qui nous a été caché :

Non pas que le choix de Chirac n'était pas encore fait à ce moment là - vous vous en doutez bien - la réalité était que l'ensemble des négociations, qui conditionnaient et monnayaient quelque peut ce choix, n'étaient pas encore finalisé avec le principal intéressé [Sarkozy]. C'est donc à Dominique de Villepin, Premier Ministre du dernier et chiraquien convaincu, à qui revient le brûlant et délicat rôle d'assurer la médiation. D'autant plus que la batterie de dossiers à négocier avec le futur maître de l'Elysée est considérable, aussi bien pour De Villepin que pour son maître : il est d'abord question de détruire à jamais le dossier clearstream, que ce dernier a eu la maladresse de dresser contre son principal adversaire politique d'alors. Mais il est aussi et surtout question de monnayer cet indispensable soutien de Chirac à Sarkozy contre la floppée de griefs qui attendent d'accueillir l'intéressé dès sa sortie de l'Elysée et que seul un Président de la République peut contribuer considérablement à endiguer à coup d'amnisties présidentielles. Sarkozy est donc préféré à Ségolène Royal, d'abord par pure inclinaison politique, mais aussi pour con côté minoritaire dans l'âme et pour son penchant affairiste. C'est ce qui justifie alors la suite que voici, le même jour :

Lundi 12.03.07 à 10h13 :

Ce qui nous a été présenté :

Soutien officiel de Dominique de Villepin à l'endroit du candidat Sarkozy, en ces termes :

« Je suis aujourd'hui avec Nicolas Sarkozy pour défendre les idéaux de notre famille politique et pour que le choix des Français soit le plus éclairé possible. Je serai à ses côtés parce que c'est l'idéal politique de ma famille politique, c'est mon engagement. Nous avons été ensemble au gouvernement, nous serons ensemble dans cette bataille. A la fois l'action, l'expérience ont façonné Nicolas Sarkozy (…). Tout ceci aujourd'hui le place dans une situation qui lui permet d'habiter cette fonction. Les Français doivent se poser aujourd'hui la question simple de savoir, parmi les candidats, quel est celui ou celle qui incarnera le mieux notre pays, qui représentera le mieux notre pays, qui a l'expérience, qui a été façonné par l'action, par la vie et qui a donc la capacité de relever ce défi. »

Ce qui nous a été caché :

Miracle de la politique, élévation de la pensée ou joie de la félicité, se sont interrogés la plupart d'entre vous. Car il y a pourtant quelques jours encore, De Villepin ne se voyait pas « perle parmi d'autres au collier de soutien ». Aujourd'hui pourtant il marche au pas, et trottine aux côtés de son nouveau maître qui lui murmure à l'oreille, comme s'il se parlait à lui même : « J'ai vu longuement Dominique de Villepin hier. Il a conduit les deux campagnes victorieuses de Jacques Chirac en 1995 et en 2002. Il a une grande expérience, c'est pour moi quelque chose d'important. »

En réalité, ce soutien de De Villepin n'est qu'une lueur de ce qui se passe réellement en dessous des cartes. Car le clou des négociations s'est tenu juste après ce qui suit :

Mercredi 15.03.07 :

Ce qui nous a été présenté :

Conseil des ministres, présidé par le Président Jacques Chirac au Palais de l'Elysée.

Ce qui nous a été caché :

Apres le conseil des ministres, le Président de la République, le Premier Ministre et le Ministre de l'Intérieur, se sont alors retirés dans l'une des annexes de l'Elysée, officiellement pour un tête à tête au sommet entre le Président de la République et ses deux premières personnalités du gouvernement. Officieusement, Chirac, De Villepin et Sarkozy allaient mettre sur la table et discuter enfin yeux dans les yeux et ce pour la première fois, de l'ensemble de tous les dossiers et arrangements qui vont régir les comportements à venir de chacun d'eux, au plus haut niveau de l'Etat. Il est question de tout ce qui a déjà été dit plus haut et aussi de la compensation - en dehors du simple soutien de Chirac - que Sarkozy va pouvoir en tirer. La seule compensation qu'un Chirac, Don Corleone de la Françafrique, ne saurait jamais donner même à son héritière Claude Chirac, c'est bien évidemment la grosse manne que représente ce fabuleux et très lucratif réseau françafricain. Et Sarkozy n'en demandait pas moins, lui qui vient d'une modeste famille hongroise, ne peut que saluer les dieux hongrois qui l'ont conduit à ce niveau du pouvoir français - pays central du pilotage franceafricain - où on parle des sommes d'argent vertigineuses. D'ailleurs, Mitterand n'avait-il pas menacé à ceux qui voulaient l'écarter du juteux gâteau françafricain, de commander à son ami Pierre Péan une deuxième monture plus épicée et occidentalisée de son célèbre pamphlet « Affaires Africaines » ! Pour Sarkozy, ce nouvel accord est de loin celui qu'il n'aurait jamais espéré de toute sa carrière d'homme politique français ou hongrois. Surtout que la françafrique lui propose séance tenante un premier acompte de (tenez-vous bien)… 60 millions d'euros (un peu moins de 40 milliards de francs CFA), en guise de « cadeau de bienvenue ». C'est donc avec un pas léger qu'il quitte le Palais de l'Elysée cette après-midi là, laissant Chirac et De Villepin « rédiger le rapport final ».

C'est à Omar Bongo du Gabon, doyen des chefs d'Etats de la nébuleuse Franceafrique (comprenez « France à Fric ») et à son dauphin Abdoulaye Wade du Sénégal, que reviennent la tâche de finaliser la partie technique, qui nécessairement se doit d'être exécutée du côté africain, compte-tenu de la relative transparence des transactions exagonales. Voici comment se déroule donc la suite :

Samedi 17.03.07 :

Ce qui nous a été présenté :

Voyage privé de son Excellence El hadj Omar Bongo à Paris pour une durée indéterminée.

Et de son côté aussi, voyage privé à Paris de son Excellence le Président du Sénégal Abdoulaye Wade pour une durée indéterminée.

Ce qui nous a été caché :

N'ayant pas pu rassembler la somme totale de sa part de cotisation des 60 millions d'euros sur place à Libreville à partir des liquidités de sa banque privée [City Bank], Bongo fait une escale en Libye, récupérer chez Kadhafi son chèque de 5 millions d'euros, issus de la récente vente au Guide libyen de « sa » radio panafricaine Africa N°1. Il faut noter que pour Kadhafi, cet achat représente une belle affaire, car à travers cette radio - très écoutée des africains et du monde entier - ce dernier va pouvoir enfin parachever son vieux rêve panafricain des Etats-Unis d'Afrique. Mais ça c'est une autre histoire, revenons plutôt au sujet du jour.

Dimanche 18.03.07 :

Ce qui nous a été caché :

Rencontre privée entre Sarkozy et Wade au domicile privé de ce dernier. Au menu des discussions : immigration, aide au développement, etc… mais surtout, mécanismes de la françafrique : chapitre 0.

Lundi 19.03.07 :

Ce qui nous a été présenté :

Rencontre privée (comme vous le verrez dans la vidéo, du moins telle qu'on l'a vendue comme d'habitude aux pauvres populations gabonaises) entre Sarkozy et Bongo, sur « demande expresse du premier » et à la résidence privée du dernier située à l'avenue Foch à Paris.

Ce qui nous a été caché :

Remise du premier acompte de 60 millions d'euros au nouveau venu françafricain, accompagnée de félicitations, de gratitudes et de profonds remerciements (à l'africaine) de Bongo à l'endroit de Sarkozy, pour avoir pu (enfin) accepter de perpétuer l'œuvre de son aîné Chirac, sans lequel son pouvoir et celui de tous ceux de ses camarades aux noms desquels il a été officiellement mandaté, ne sauraient perdurer.

Vous pouvez d'ailleurs voir dans la vidéo que Sarkozy, qui n'est origennellement pas un macro pur sang comme Chirac, a du mal à porter son nouveau costume de monsieur FranceAfrique, surtout avec tout ce que cela engage comme culpabilité. Mais l'appât du gain est de taille et Sarkozy, habitué des rudes épreuves, va chercher et trouver son aplomb dans les tréfonds de sa personnalité. Vous verrez et vous rendrez compte dans la vidéo que :

1- pour celui qui vient recueillir l'avis d'un doyen, il ne fixe pas Bongo des yeux (ce que la politesse du service commande) au moment de l'accolade de départ.

2- tout au long de l'entretien, Sarkozy mâche un chewing-gomme (devant un Président d'une République - ce qu'il ne ferait jamais devant un Poutine ou même un Kadhafi). Cela montre la solennité de la rencontre. Le chewing gomme est connu aussi pour aider à contenir le stress.

3- durant tout l'entretien, Sarkozy ne tient pas en place ; pour quelqu'un qui est venu recueillir des conseils, son regard est constamment fuyant et son attitude instable.

4- à la fin de l'entretien, son adresse au journaliste ainsi que son ton sont culpabilisants. Le regard de cet homme, naguère incisif devant les médias, semble tout à coup assombri ; ce qui est le signe extérieur d'un conflit intérieur.

Le pacte étant scellé avec le « diable » (un peu comme en sorcellerie), les récompenses peuvent maintenant pleuvoir, comme le montre la suite…

Mercredi 21.03.07 à 17H30 :

Ce qui nous a été présenté :

(Source : RTL) : Une allocution surprise du chef de l'Etat, enregistrée après le Conseil des ministres dans le Jardin d'Hiver de l'Elysée, négociée dans le détail depuis plusieurs semaines avec Nicolas Sarkozy. Une déclaration courte, un Chirac souriant, mais un peu mécanique. Derrière lui, les dorures du palais, mais pas de drapeaux tricolores et européens. Sobre, sans fioritures, sur la forme comme sur le fond.

Car comme l'assure Jacques Chirac, "les choses sont simples" : c'est parce que l'UMP a décidé de soutenir Nicolas Sarkozy qu'il lui apporte "naturellement" son "vote" et son "soutien". Un choix technique et pas affectif. Pas d'envolées lyriques. Oublié le vocabulaire amoureux de sa déclaration aux Français il y a dix jours.

Le chef de l'État ne précise pas les "qualités" de Nicolas Sarkozy. Il ne dit pas si le candidat, qu'il connait depuis 32 ans, est à la hauteur de la fonction, s'il a l'étoffe d'un chef d'Etat.

Ce qui nous a été caché :

Chirac rassuré de l'opacité que va assurer le futur Président de la République française autour de ses nombreux dossiers, et détenant aussi à son tour un « dossier » en charge contre Sarkozy (sans doute filmé comme à son habitude par son « frère » africain Bongo), qu'il peut menacer de brandir à n'importe quel moment, peut maintenant et « tout naturellement » comme il l'a si bien dit, donner son soutien à Sarkozy.

La boucle est ainsi bouclée : le soldat Chirac est sauvé, les dictateurs africains rassurés, un nouveau parrain couronné et la Françafrique peut continuer son bonhomme de chemin, sans risque d'être inquiétée pendant au moins une demie décennie encore !

Le roi est mort, vive le roi.

Ainsi va ce beau mariage entre la France maffieuse, l'Afrique dictatoriale et leur bébé FranceAfrique. Et les africains dans tout ça ! ?

© 2007 Libre antenne RDPG - Par S. N.
Source : http://www.laconscience.com

Visionnez aussi quelques vidéos :

1) http://africatv.info/video/Gabon2003.wmv

2) http://africatv.info/video/gabon2103.wmv

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