21 février 2016

(Congo-Brazzaville) Sassou Nguesso veut mettre le Congo-Brazzaville à feu et à sang

 
La présidentielle anticipée du 20 mars 2016 est un baril de poudre prêt à consumer. Denis Sassou Nguesso, le PCT et les épigones du « chemin d’avenir » sont de sortie. Et, le sang va couler. En bon dictateur, le kalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso n’apprécie pas la concurrence politique. Le grand nettoyage entrepris en mars 1977 avec l’assassinat du commandant Marien Ngouabi et à son arrivée au pouvoir en février 1979 avec l’éviction de Joachim Yhombi Opango se poursuit. Il n’est doc pas surprenant de le voir repartir épée à la main sur les traces de ses adversaires politiques en renouant avec le coup de feu à l’endroit du général Jean-Marie Michel Mokoko.
 Entre Denis Sassou Nguesso et son ancien conseiller Jean-Marie Michel Mokoko les désaccords et les recadrages se multiplient et leur opposition est désormais actée. Le torchon brûle. Entre les deux généraux, la guerre est désormais ouverte et totale. Rien ne va plus. La pomme de discorde ? La présidentielle 2016. Jean-marie Michel Mokoko a déposé sa candidature officiellement le 18 février 2016 et dispose d’un récépissé de dépôt. Un pêché de lèse majesté. Le général Mokoko a refusé de déférer à une prémière convocation à la DST. Une seconde lui a été envoyée assortie de menaces de le faire embarquer manu militari. Une troisième, une quatrième convocation n’auront pas plus d’impact sur Mokoko.

André Oko-Ngakala, procureur, a vociféré à Télé-Congo ses intentions de mettre en arrestation Jean-Marie Michel Mokoko.

Jean-Marie Michel Mokoko dormira-t-il en prison ce soir ? Sera-t-il humilié comme le colonel Marcel Ntsourou ?

Aux dernières nouvelles JMM Mokoko a passé la nuit chez lui. Probablement aussi les autres nuits. Le procureur Oko-Ngakala a dû sortir ses canines et sa bobine enfarinée face aux caméras de « Télé Foufou » pour ne pas perdre la face dans un bras de fer différent de celui qu’il eut avec Paulin Makaya.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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NOTRE COMMENTAIRE :
Nous ne sommes ni pour l'arrestation ni l'incarcération du Général Jean-Marie Michel MOKOKO (alias J3M comme aiment l'appeler ses sympathisants), encore moins pour la politique de la terre brûlée de M. Sassou Nguesso. Cependant nous suivons avec une attention très particulière la situation et les tergiversations du régime qui, au jourd'hui, souffle le chaud et le froid dans cette affaire.
Depuis la diffusion de la vidéo qui met en exergue les agissements et les propos tenus par le général Mokoko dans laquelle il annonce faire un coup d'Etat contre M. Sassou Nguesso, le pouvoir de Mpila-Oyo, malgré les annonces de son procureur, M. André OKO-NGAKALA, traîne les pieds pour mettre à exécution ce qu'il a promi et décidé. Un autre que Mokoko, surtout s'il s'agit d'un "Sudiste", serait déjà sous les verrous, derrière les barreaux, s'il n'est tué sans autre forme de procès.
La chance de M. Mokoko, s'il est encore en liberté et surtout en vie aujourd'hui, c'est d'être issu de la même région et de la même ethnie que M. Sassou Nguesso. Lui-même le dit dans sa vidéo, les "Guerriers" ne pardonnent pas. Les Makoua sont un sous-grtoupe ethnique Mbochi. Car, d'autres que lui, sont déjà en prison pour 1000 fois moins que ce que l'on reproche au général Jean-Marie Michel Mokoko, lui qui est même allé jusqu'à dresser la liste des personnes à "neutraliser" (en termes militaires cela veut dire tuer) au cours de son coup d'Etat.
MM. Marcel Ntsourou, Paulin Makaya, Modeste Boukadia et leurs compagnons, pour ne citer qu'eux, croupissent en prison parce qu'ils ont osé utiliser leurs droits de citoyen : la liberté d'opinion, d'expression et de manifester garantis par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et même par toutes les Constitutions du Congo. Le droit de manifester pacifiquement après avoir obtenu toutes les autorisations des autorités locales. Leur crime : le crime de lèse-majesté. Même ceux qui ont purgé, l'année dernière, leur peine de 2 ans d'emprisonnement ferme sont toujours gardés en prison. Le régime d'apartheid ethno-tribal de Brazzaville continue de leur faire subir le "châtiment collectif pour appartenance ethnique", parce qu'ils sont originaires du Sud-Congo : des "SUDISTES"... (dixit Général Mokoko).
Au moment où nous écrivons ces lignes, nous apprenons que les "SAGES MBOCHI" sont entrés dans la danse et seraient en train de négocier le cas MOKOKO avec  le Pouvoir de Mpila-Oyo. Et nous précisons que l'information du bandeau qui défile sous l'écran de la chaîne de télévison FRANCE 24 qui annonce l'interpellation de M. Mokoko (source procureur) est fausse. M. Mokoko est toujours chez lui, il n'est pas interpellé.
Notre étonnement est tel que nous nous interrogeons sur le rôle de ces fameux "Sages" ethno-tribaux. Où étaient-ils, ces "Sages" lors de l'interpellation du colonel Ntsourou, de Paulin Makaya, de Modeste Boukadia et leurs compagnons ? Ainsi donc pouvons-nous dire qu'il y a deux poids et deux mesures dans le traitement des citoyens Congolais selon qu'on est originaire des régions Nord ou Sud du Congo.
C'est le régime d'APARTHEID ETHNO-TRIBAL. En Afrique du Sud, quand un Blanc assassinait un Noir, il n'était nullement inquiété, il n'allait pas en prison. Au Congo-Brazzaville, sous le régime d'apartheid ethno-tribal de Sassou Nguesso, un Congolais originaire du Nord ne va pas en prison quand il assassine un "Sudiste". Au contraire, il monte en grade, il est encensé et on organise une fête en son honneur. Le cas du général Mokoko tombe sous le sens. Avec les "SUDISTES" Sassou ne tergiverse pas, il ne négocie pas. Aucune chance d'être en vie. Avec un "NORDISTE" de son ethnie, comme c'est le cas avec M. Mokoko, le voilà qui tergiverse et qui négocie... Les lois de la République ne sont plus en vigueur. Ce sont les us et coutumes traditionnelles ethno-tribales mbochi qui sont privilégiées et mises en valeur. Et voilà les "Sages" !
Certes, le principe du pouvoir en Afrique francophone est simple : "celui qui remue la queue, rampe, lèche les bottes et garantit les "Intérêts" de..., même mondialement reconnu criminel, celui-là est jugé apte à "gouverner ses compatriotes".
C'est ici donc que nous attirons l'attention des "DISTRIBUTEURS DE POUVOIR" en Afrique et leur demandons de faire preuve d'intelligence. Les peuples africains en général et celui du Congo en particulier n'ont jamais choisi leurs chefs. Ils leur sont toujours imposés par des Etats tiers. Le cas de M. Sassou Nguesso et son retour au pouvoir en 1997 (Cf. : Jean-François Probst, "Chirac, mon amis de trente ans", éd. Denoël, Paris) et ses pratiques politiques devraient les interpeller. Parce qu'à force de fermer les yeux et boucher les oreilles, il arrivera qu'un jour ils ne verront ni entendront rien le jour où ça va exploser.
Un peuple longtemps brimé, longtemps torturé, longtemps martyrisé, finit toujours par se révolter. Ce jour-là, plus rien ni personne ne pouvant le contrôler, il s'en prend d'abord à l'objet réel de ses malheurs avant de se retourner, si nécessaire, contre se propres leaders.

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